Comment les cons se croient plus rusés que tout le monde?
Un vrai con est bien celui qui accuse un déficit notoire de culture morale et éthique, mais il se croit toujours très intelligent et fortement rusé que tout le monde.
A force de vouloir manger tout ce qui paraît bien emballé, on finit par perdre l\’intelligence et la ruse pour tomber dans le trou des bassesses et des flatteries inutiles sans le savoir.
A force aussi de se prendre plus sophistiqué qu\’on ne l\’est, on finit simplement par devenir un gros consommateur des déjections humaines et tout le monde pince les narines pour éviter l\’inhalation de puanteurs insupportables. Trop de puanteurs qui ont noms : mensonge, corruption, peur, démagogie, inculture. La sagesse est en agonie.
Le déficit de fiabilité des cadres africains est pire que le terrorisme. Les cadres des administrations publiques africaines tuent plus que les djihadistes. Ils asphyxient et déciment depuis six décennies par millions leurs compatriotes. Ces cadres délinquants tuent en silence et continuellement. Pouvaient-ils commettre ces génocides sans les machines à tuer que sont les appareils de sécurité et de justice, le système éducatif, le système de santé, les ministres en charge de l\’agriculture, de l\’artisanat, de la culture, de l\’énergie, des mines, des industries, des économies portuaires et aéroportuaires, du tourisme, du commerce, de l\’économie numérique, des travaux publics, des finances, des équipements militaires et de la protection de l\’environnement…?
Les premiers vrais terroristes des pays africains sont les dirigeants affairistes des partis politiques, les hommes d\’affaires spécialisés dans les marchés publics et les multinationales. Ce sont ces personnes sans foi ni loi qui font nommer les cadres dans les administrations civiles, paramilitaires et militaires pour qu\’ils servent et protègent leurs intérêts. Les administrations publiques et leurs cadres tueurs massacrent en douceur les populations alors que les djihadistes les massacrent ouvertement. Le résultat n\’est-il pas le même ?
En définitive, les vraies causes du djihadisme c\’est la corruption et le pillage du bien commun par les administrations civiles et militaires africaines et les partis politiques sous les ordres des multinationales. Pour combattre le djihadisme il faut commencer par faire prévaloir les droits humains et pas que les droits de l\’homme. Mais avant, les africains doivent apprendre à élire des dirigeants honnêtes qui ont le sens de la redevabilité envers leurs peuples.
Ceux qui pensent qu\’on peut éradiquer le djihadisme pendant que prospèrent la pourriture dans les partis politiques et l\’affairisme dans les administrations civiles et militaires se trompent largement.
Le djihadisme n\’est pas un fait isolé. Il est produit par l\’impunité des dirigeants africains. C\’est pourquoi les populations ne doivent pas seulement s\’unir pour combattre les djihadistes, elles doivent se soulever comme un seul homme contre toutes les autres formes de terrorisme imposées par les politiciens, les hommes d\’affaires et les administrations publiques pourries.
Professeur Simon-Narcisse TOMETY