Le chemin de la paix pour prévenir la guerre
\ »Celui qui n\’a pas fait la guerre ne connaît pas l\’importance de la paix\ » Commandant BILLAH
Il vaut mieux compromettre la guerre en la prévenant par un effort de concordance nationale que de compromettre la paix en créant les conditions favorables à la guerre.
Toute guerre compromet les actions de développement et oriente les ressources déjà très limitées des Etats pauvres vers une guerre d\’usure et l\’effort de guerre toujours appauvrissant des budgets de l\’État et des ménages. Aucune guerre n\’est saine et sainte. Toute guerre ne produit que de faux gagnants et de vrais perdants.
Une guerre est paralysante pour le fonctionnement des institutions et de l\’économie. Les dépenses militaires flambent surtout quand il s\’agit des mouvements de rébellion (guerre avec des revendications connues et négociables) et du terrorisme ( guerre axée sur l\’extrémisme violent sans revendications et sans possibilité de dialogue ).
Les dépenses pour les secteurs économiques, sociaux et de l\’administration chutent de façon drastique pour des investissements dans les dépenses militaires. L\’insécurité humaine est affectée dans toutes ses dimensions avec des milliers de populations déplacées et de populations exilées sans compter des vies humaines brisées et perdues. La guerre ne profite ni aux forts du moment ni aux faibles de tous les jours.
Alors, la paix n\’a pas prix, seule la guerre a un coût et même très exorbitant. Lorsqu\’il faut négocier la paix, le programme DDRR revient encore excessivement cher et rien ne garantit son succès. La situation de la RCA, du Mali, de la RDC, de la Libye, du Soudan du Sud… constituent des cas d\’école et de conscience qui interpellent tout le continent africain, particulièrement sa classe politique et sa jeunesse.
La sortie de la guerre, après la destruction de vies humaines et des investissements lourds, repose sur un programme DDRR aléatoire :
D : désarmement des combattants
D : démobilisation (abandon de la lutte armée)
R : réinsertion (retour à la vie civile avec des mesures d\’accompagnement psychologique, social et économique)
R : réintégration (enrôlement dans les Forces de Défense et de Sécurité).
En prévention des conflits ou de basculement dans une situation de crise, le plus beau cadeau qu\’un régime politique peut offrir pour amorcer la détente c\’est d\’ouvrir son coeur et tendre ses bras avec une grande humilité pour un processus de dialogue et de réconciliation. Seul un sursaut collectif pour se pardonner mutuellement permet d\’aller au vrai pardon.
Seul le dialogue ouvre le chemin de la réconciliation.
Seule la réconciliation par le traitement des griefs permet de tirer une croix sur les blessures et les souffrances des protagonistes.
Seule la réconciliation permet la paix.
Seule la paix permet le développement.
Il vaut mieux compromettre plutôt la guerre pour faire la paix.
Mais les fauteurs en eau trouble qui tapissent dans l\’ombre officiant comme des conseillers visibles ou occultes de nos chefs d\’État sont pour beaucoup des va-t-en guerre. Ils sont mal à l\’aise quand un chef d\’État communie avec son peuple en toute franchise et en toute humilité. Pourtant cette empathie ne remet nullement en cause son autorité et sa bienveillance. Le business de guerre arrange quelques personnes malveillantes qui font leur beurre sur le dos des peuples.
Il revient à chaque chef d\’État de regarder en direction des peuples souffrants et non en faveur des opportunistes jouisseurs qui donnent de vilains conseils.
Un mal africain à éradiquer en raison de ses nuisances. Il y a des autoproclamés leaders parce qu\’ils ont une fortune, une haute fonction ou un grand titre. On confond profiteur et leader. Si nous ne parvenons pas à avoir de grands hommes d\’État africains de la décence de Nelson Mandela ou de Patrice Emery Lumumba, c\’est parce que l\’addiction à la guerre est plus forte que le désir de paix. Hélas!
Professeur Simon-Narcisse TOMETY