Terrorisme, pourquoi ? (Titre 1)
Il n\’y a de terrorisme que de territoires mal traités dont les populations ont le sentiment d\’être maltraitées engendrant des terreaux de radicalisation renforcés par un réseau de traitres vivant le quotidien des communautés à la base et servant de relais aux extrémistes violents s\’attaquant à tous les symboles de l\’État notamment les administrations civiles et les unités des forces de défense et de sécurité. Le terrorisme s\’attaque aussi aux populations par la pratique des terres brûlées notamment des meurtres collectifs ou ciblés, des enlevements avec des rançons. Le terrorisme s\’attaque à toutes les classes d\’âges sans distinction de sexes.
Ce système de production de la terreur engendre par milliers des populations déplacées internes et des populations exilées en dehors des pays d\’origine. Pour engendrer l\’insécurité alimentaire et la caporalisation des terres, des vols de bétail et des populations égorgées sont des phénomènes courants entraînant l\’abandon des terres en pleine campagne agricole.
Cette guerre asymétrique utilise une diversité de méthodes guerrière et la plus asymétrique à craindre c\’est la pose de mines artisanales qui font des ravages meurtrières. Les causes du terrorisme relèvent de l\’accumulation des injustices territoriales liées au manque de développement territorial, à la corruption, au pillage des deniers publics sans retombées pour les populations, notamment l\’emploi des jeunes. L\’injustice et l\’absence de respect des droits humains stimulent le terrorisme.
Tout terrorisme est un fléau à grands enjeux géopolitiques qui infecte plusieurs pays à la fois du fait de la porosité des frontières.
Le terrorisme s\’articule toujours avec le grand banditisme induisant le trafic humain, le trafic de la drogue, de médicaments, de cigarettes, de carburants, des motos et des engins de guerres avec un système de blanchiment d\’argent.
Le terrorisme est une méthode d\’humiliation et d\’actes dégradants faits de viols de femmes devant même leurs époux, des jeunes filles et fillettes. Beaucoup de filles sont enlevées comme des trésors de guerre pour servir les appétits sexuels des terroristes et pour la cuisine dans leurs campements de refuge.
Les hommes et les femmes subissent un lavage de cerveaux afin d\’activer leur inconscience dans le système de production de la violence extrême. La preuve en est que des enfants de 10 ans sont entraînés à porter des ceintures explosives pour les expéditions punitives.
C\’est un phénomène complexe et compliqué pouvant prendre ou non l\’allure de revendications territorio-religieuses ou toutes revendications de type développementaliste ou politique.
Le terrorisme se substitue à l\’État dans les zones mal traitées par les programmes d\’aménagement du territoire de l\’État pour faire quelques réalisations de séduction de la population en vue de recruter des jeunes désœuvrés surtout des villages.
Quand le terrorisme pénètre dans un pays, son éradication est difficile et longue. Il impose une guerre d\’usure budgétaire à l\’État. L\’Etat est obligé de diminuer de façon drastique les dépenses des secteurs sociaux et des secteurs productifs pour investir dans l\’armement militaire et le recrutement de soldats. Le pays bascule dans l\’insécurité humaine donc un ralentissement de l\’effort de développement au profit de l\’effort de guerre. Le pays perd en solvabilité et accuse des retards de remboursement de ses dettes intérieures et extérieures. La commande publique est paralysée. Le pays aura à recourir à l\’aide internationale mais qui a aussi ses limites et ses faiblesses.
A la fin du terrorisme, le coût de chantage et de sortie de crise est exorbitant à travers la mise en place d\’un programme DDRR (désarmement, démobilisation, réinsertion, réintégration).
Le terrorisme n\’est pas un mot vaseux à utiliser sans en maîtriser les déterminants et les contours.
Professeur Simon-Narcisse TOMETY