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Niger/ Pour la réussite de son quinquenat: Un discours adressé à Bazoum par un de ses anciens compagnons

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Mohamed Bazoum, président du Niger

J\’invite chaque Béninois et ceux qui aiment le continent africain à lire et diffuser largement ce texte bien inspiré avec une analyse politique et sociale de grande valeur morale et éthique. Le Professeur Farmo parle à son camarade devenu Président de la République du Niger.

Discours de la Raison à Bazoum

Il y a quelques décennies, j\’étais de ceux qui, avec force conviction, répétaient que les hommes passent, mais que le Niger demeure. C\’est au cours de ces années que je vous ai connu. Nous étions étudiants en philosophie dans la presqu\’île du Cap-Vert, à Dakar, au bord de l\’océan Atlantique. Nous avions la verdeur de la jeunesse, et nos espoirs avaient en commun avec l\’océan : l\’immensité.

Sur les berges du fleuve Niger, nous sommes revenus. Les hommes sont passés. Le pays est resté stable, assez pour que vous accédiez à sa direction. Mais nos espoirs ont été lessivés par des crues et des décrues comparables à celles du fleuve dont notre pays porte le nom.

Vous arrivez en période d\’étiage, moment où le niveau des eaux, comme celui de nos espoirs, est au plus bas.

Les hommes qui obtiennent le pouvoir ont le choix de le porter comme un sacerdoce ou de l\’exercer comme une sinécure.

Ceux qui en font un sacerdoce se dévouent à leurs peuples, servent leurs peuples avec ferveur et abnégation. Ceux qui en font une sinécure ne songent point au bien-être des peuples, ils se gavent d\’avantages et de privilèges, se prélassent, observent la corruption des hommes et des choses avec désinvolture. Ils s\’entourent de collaborateurs et de courtisans du même acabit.

Aujourd\’hui, de l\’observation des faits et des évènements se dégage la forte impression que les hommes demeurent et font passer le pays de vie à trépas.

Le pays a été livré à des hommes-fauves, à des hommes-rapaces qui, griffes, crocs acérées, et becs crochus fondent sur leur proie – deniers et ressources – la dépècent, la vident de ses entrailles, la dévorent, pendant qu\’ici et là, dans les régions de Diffa et de Tillabery plus qu\’ailleurs, l\’insécurité règne, que des enfants apeurés, des femmes terrorisées, des hommes désorientés peinent quand ils ne meurent pas, à cause de l\’infamie de ces monstres ; pendant que sur les champs de combat, des soldats passent l\’arme à gauche à cause de leurs brigandages ; pendant que l\’éducation s\’éteint sous leurs forfaitures et que la santé agonise, infectée par leurs méfaits.

Vingt millions d\’âmes ne sauraient supporter longtemps ce calvaire. Elles vous regardent et escomptent des actions que prendrez la fin de l\’impunité. Leur sort en dépend, le votre aussi.

Ne rien faire, et laisser la situation se détériorer davantage. Cette attitude ne sied point à celui qui préside aux destinées de son pays et défend les intérêts de son peuple.

Protéger les scélérats. Ce choix sera perçu et compris comme une alliance avec eux contre votre peuple.

Les livrer sans état d\’âme, sans distinction aucune à la justice pour qu\’ils répondent devant elle de leurs crimes. Cette décision répondra aux attentes de votre peuple, comblera ses vœux, et redressera votre pays qui va à vau-l\’eau.

Telles sont les avenues qui s\’ouvrent devant vos pas.

La raison qui s\’exprime par le bout de ma plume a choisi de procéder ainsi parce qu\’elle s\’est souvenue de l\’homme parlable que vous étiez, parce qu\’elle sait que celui qui tient le calame ne se bat pas pour les strapontins dont la quête lie les langues, parce qu\’elle sait qu\’il ne court derrière la moindre fraction de milliard, l\’unité de compte dont on use dans les transactions où la dignité et l\’honneur s\’achètent et se vendent, parce qu\’elle sait enfin qu\’il n\’a en vue que l\’intérêt du pays que vous dirigez, qui est aussi le sien.

Moumouni Farmo, Professeur de Philosophie camarade étudiant de Bazoum Mohamed

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