Venu au bercail pour un court séjour, Bienvenu Laurent JIMAJA, maire d\’une ville en Suisse, est juste de passage pour commémorer les 20 ans d\’anniversaires de décès son père Antoine JIMAJA. C\’était à la faveur d\’une messe d\’action de grâce à l\’endroit de l\’illustre disparu, suivi d\’une réception au Chant d\’Oiseau de Cotonou, ce jeudi 19 août 2021 devant les membres de la famille, (enfants, petits-enfants, frères, neveux et nièces).
- Présentez-vous à nos chers lecteurs ?
Bienvenu Laurent JIMAJA, un des 13 enfants d\’Antoine JIMAJA. Je vis en Suisse, où je suis élu à l\’exécutif d\’une commune. C\’était une chose exceptionnelle dans notre univers, puisque, je suis le 1er d\’origine africaine à avoir vécu ça.
- Dites-nous ce qui vous réuni ce matin?
Aujourd\’hui, nous commémorons les 20 ans de la disparition de mon papa. Mes sentiments, même si la peine que l\’on a, après la disparition de quelqu\’un qui vous êtes cher, même si, cette peine demeure, une chose est sûre, c\’est qu\’on est heureux d\’avoir vécu à ses cotés. Et d\’avoir acquis un tout petit peu, ce qu\’il a pu transmettre comme message d\’amour, message de solidarité et de générosité à l\’égard de ses pairs. C\’est cela que personnellement, j\’essaie de cultiver dans ma vie et pas d\’accumuler des biens.
- Alors quel est le message de lui que vous transmettez à génération future ?
Aux petits-enfants de la famille, c\’est d\’aimer leur congénères comme eux-mêmes. Quand vous aimez quelqu\’un, quand vous aimez les autres, un peu comme vous-même, c\’est sûr que vous pourriez réaliser de belles choses. Le tout dans la vie, n\’est pas d\’acquérir et d\’accumuler, dans la vie essayez d\’être en phase avec des idéaux que l\’on défend. C\’est ce que, j\’ai personnellement retenu de l\’éducation que nous avons reçu de notre cher papa que je partage à ma progéniture. Car, c\’est une véritable leçon de vie.
- Un souvenir que vous gardez de votre papa qui vous a le plus marqué
Il y\’a tellement de souvenirs, le fait tout simplement d\’être son enfant est quelque chose qui vous marque, même si vous vous rendez compte que c\’est très difficile d\’être lui. Le souvenir qui me vient le plus facilement depuis quelques temps, c\’est que je suis revenu une fois des vacances au Bénin, et mon papa ne savait pas que j\’allais venir. Et quand, il me voit arriver, il était tellement content qu\’il m\’a pris dans ses bras et m\’a porté sur sa poitrine, voilà le grand souvenir que je garde de lui.
- 02 ministres étaient présents à la commémoration…
Les deux ministres présents sont de la famille. Écoutez, monsieur JIMAJA était le 2èm père d\’Aurélien AGBENONCI, puisque son papa et mon papa étaient des amis, depuis leur jeunesse. Mon père m\’a dit, un jour, Bino, il faut que tu saches, c\’est parce que j\’aimais Victor que j\’ai épousé la soeur jumelle de sa femme. Donc, son ami était Victor AGBENONCI.
Et monsieur Venance GNIGLA, c\’est mon cousin. C\’est un parent. Nous étions en famille aujourd\’hui.
- Présentez-nous l\’homme, pour ceux qui ne le connaissent pas
Antoine JIMAJA est né le 16 avril 1926 à Tinkodogo (Niger). Il est rentré au Dahomey, je crois, il devait avoir à peine 12 ans. Il a dit à son père, avec qui il vivait au Niger à l\’époque, écoute, toi ton pays, je ne le connais pas. Et son père l\’a mis dans un train et l\’a envoyé au Dahomey avec une maman qui s\’appelait maman ADJADI. Il a été accueilli à Bohicon par monsieur VIEYRA, le père de dame Rosine VIEYRA qui était chef de gare à Bohicon, et son oncle paternel, le frère aîné de son papa, Gérôme, s\’appelait-il, l\’ont accueilli. Donc, il a été éduqué à Abomey. Il a pratiquement tout fait à Abomey. Les gens de sa génération le connaissent très bien.
- Les fonctions qu\’il a occupé
Il a fini inspecteur des impôts. Il a commencé à travailler au Ministère des finances à Porto-Novo, dont-il a été le délégué du contrôle financier au ministère des travaux publics. Et il a fini aux services des impôts à Bohicon, si je ne me trompe pas. Il faisait la politique. A Porto-Novo, ce n\’était pas facile de défendre AHOMADEGBE, puisque qu\’au Dahomey, on ne défend pas les idéaux, on défend les hommes. Son leader charismatique était AHOMADEGBE. Mais rassurer vous, ce n\’est pas le cas, chez moi. Moi, je ne défend pas les hommes, mais plutôt les idéaux. Donc, j\’ai été très tôt à l\’école de la politique, à travers tout ce lui faisait. Et j\’ai compris qu\’il fallait défendre un idéal et pas les hommes. Il est beaucoup resté à Abomey, car il y\’a encore des gens, 20 ans après sa disparition, quand vous demandez, les gens disent, ah! Je le connais, ou ah! Mon père m\’a parlé de lui. Et vous êtes fièrs quand vous entendez ça. On n\’a aucun mérite d\’être son enfant, on a de la chance d\’avoir été son enfant.
Propos recueilli par Alain Kolawolé ALAFAÏ