𝐃𝐄́𝐂𝐋𝐀𝐑𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍 𝐍° 𝟎𝟏𝟓 𝐃𝐄 𝐆𝐄𝐍𝐄𝐑𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍𝐒 𝐄𝐓 𝐏𝐄𝐔𝐏𝐋𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐋𝐈𝐃𝐀𝐈𝐑𝐄𝐒 (𝐆𝐏𝐒) 𝐑𝐄𝐋𝐀𝐓𝐈𝐕𝐄 𝐀 𝐋𝐀 𝐕𝐈𝐄 𝐃𝐄 𝐋𝐀 𝐍𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍
À l’occasion de sa réunion du lundi 28 octobre 2024, plusieurs sujets ont retenu l’attention du Cadre restreint de Générations et Peuples Solidaires (GPS) dans le cadre du volet consacré à l’analyse de l’actualité socio-politique internationale et nationale.
𝐃𝐮 𝐯𝐨𝐭𝐞 à 𝐥’𝐎𝐍𝐔 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐚 𝐜𝐨𝐧𝐝𝐚𝐦𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐮 𝐜𝐨𝐥𝐨𝐧𝐢𝐚𝐥𝐢𝐬𝐦𝐞 𝐞𝐭 𝐬𝐞𝐬 𝐫é𝐩𝐚𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬
Le 20 octobre 2024, lors d’un vote historique à l’Assemblée générale des Nations Unies, une résolution a été soumise pour condamner le colonialisme sous toutes ses formes et réclamer des réparations pour les pays colonisés. Contre toute attente, la Côte d’Ivoire, aux côtés du Sénégal et de la Guinée-Bissau, a choisi de s’abstenir, suscitant incompréhension et indignation. Quand on se remémore l’ampleur des dévastations humaines, naturelles, économiques et culturelles produites par la barbarie colonialiste en Afrique en général et en Côte d’Ivoire en particulier, le parti pris de la diplomatie du régime RHDP s’aggrave d’un intolérable péché d’ignorance feinte.
En effet, cette décision d’abstention par le gouvernement ivoirien est d’autant plus troublante que la Côte d’Ivoire a subi des décennies d’exploitation coloniale ayant profondément marqué sa société et son économie. Les conséquences de la colonisation se manifestent encore aujourd’hui sous forme de dépendance économique, de déséquilibres sociaux et d’inégalités persistantes. En s’abstenant, le régime Ouattara a montré une complaisance inexplicable face à cette histoire douloureuse et à la nécessité de réparer les injustices du passé. S’abstenir de condamner l’ignominie, c’est pactiser avec elle.
Cette abstention jette le discrédit sur l’indépendance supposément réelle de notre pays sur la scène internationale. Est-ce un signe de soumission aux pressions exercées par les anciennes puissances coloniales, notamment la France, avec qui la Côte d’Ivoire entretient des relations stratégiques étroites ? Il est crucial que le gouvernement s’explique : cette position reflète-t-elle la volonté des citoyens ivoiriens ou une décision purement politique visant à protéger des intérêts externes ? C’est un acte de trahison morale et un véritable scandale diplomatique blessant la conscience collective de notre nation.
GPS rappelle que des nations comme l’Algérie, le Zimbabwe et plusieurs autres pays africains ont voté en faveur de cette résolution, affirmant leur attachement à la justice historique et à l’autodétermination des peuples. Pourquoi la Côte d’Ivoire, riche de son histoire et de ses luttes pour la liberté, s’éloigne-t-elle de cette vision de souveraineté ? Cette question appelle une réponse immédiate de la part du gouvernement ivoirien qui doit clarifier sa position et démontrer un engagement véritable envers la dignité et les droits de notre peuple. Nul ne doit faire commerce de la dignité et de la souveraineté de la Côte d’Ivoire.
𝐃𝐮 𝐬𝐨𝐦𝐦𝐞𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐁𝐑𝐈𝐂𝐒 : 𝐔𝐧𝐞 𝐧𝐨𝐮𝐯𝐞𝐥𝐥𝐞 è𝐫𝐞 𝐠é𝐨𝐩𝐨𝐥𝐢𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞
Le sommet des BRICS, récemment tenu à Kazan en Russie, doit interpeller l’Afrique, et plus spécifiquement la Côte d’Ivoire, quant au rôle que nous souhaitons jouer dans l’équilibre mondial. Ce groupe, qui rassemble le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud et maintenant l’Iran, est aujourd’hui l’un des blocs économiques et politiques les plus puissants au monde, surpassant même le G7 en termes de population et de produit intérieur brut (PIB). Rappelons que le G7 regroupe l’Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni.
Pour donner un aperçu comparatif des BRICS et du G7 :
𝐄𝐧 𝐭𝐞𝐫𝐦𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐩𝐨𝐩𝐮𝐥𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 :
- BRICS : Plus de 3,2 milliards de personnes, représentant environ 41 % de la population mondiale, soit la première population mondiale en termes de taille ;
- G7 : Environ 770 millions de personnes, soit près de 10 % de la population mondiale.
𝐒𝐮𝐫 𝐥𝐞 𝐩𝐥𝐚𝐧 𝐞́𝐜𝐨𝐧𝐨𝐦𝐢𝐪𝐮𝐞 (𝐏𝐈𝐁) :
- BRICS : Environ 28 000 milliards de dollars ;
- G7 : Environ 25 000 milliards de dollars.
Outre ces quelques éléments comparatifs, les BRICS regroupent des ressources naturelles et stratégiques majeures avec la Russie comme deuxième puissance nucléaire mondiale. L’adhésion de l’Iran, un pays riche en ressources énergétiques, renforce également la position de ce bloc.
L’initiative des BRICS de réduire la dépendance au dollar américain dans les transactions internationales est un autre élément clé à observer. Cette dédollarisation pourrait transformer le commerce mondial, offrant aux pays en développement, y compris ceux d’Afrique, une alternative qui les rendrait moins vulnérables aux fluctuations du dollar.
Les tensions mondiales, incluant la guerre en Ukraine, les conflits au Moyen-Orient et les frictions en Asie autour de Taïwan, semblent annoncer une nouvelle guerre froide, opposant deux blocs : le G7 d’un côté et les BRICS de l’autre. Cette reconfiguration des alliances internationales soulève des questions cruciales pour les pays africains : quelle posture adopter pour garantir notre développement et notre indépendance dans ce monde multipolaire ?
𝐏𝐨𝐬𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥’𝐀𝐟𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞 : GPS appelle les pays africains à réfléchir stratégiquement à cette dynamique internationale. L’Afrique ne doit pas rester spectatrice, mais elle doit adopter une position proactive, s’intégrant dans un réseau de partenariats diversifiés et respectueux de nos intérêts souverains.
En toute souveraineté, il s’agit pour l’Afrique de défendre ses intérêts vitaux, de choisir librement ses partenaires en fonction de ses objectifs et de ses principes, mais aussi d’être une force de proposition dans la construction de ce nouveau monde multipolaire qui s’imposera progressivement à toutes les puissances.
𝐃𝐞𝐬 𝐫𝐞𝐯𝐞𝐧𝐝𝐢𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐟𝐨𝐧𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧𝐧𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 𝐞𝐧 𝐠é𝐧é𝐫𝐚𝐥 𝐞𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐞𝐧𝐬𝐞𝐢𝐠𝐧𝐚𝐧𝐭𝐬 𝐞𝐧 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐜𝐮𝐥𝐢𝐞𝐫
Le front social était en ébullition du 15 au 17 octobre 2024 du fait d’une grève initiée par des faîtières syndicales de fonctionnaires, notamment des syndicats enseignants. Leurs revendications se résument en 5 (cinq) points :
1- 𝐿’𝑒𝑥𝑡𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑝𝑟𝑖𝑚𝑒 𝑡𝑟𝑖𝑚𝑒𝑠𝑡𝑟𝑖𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑑’𝑖𝑛𝑐𝑖𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 à 𝑡𝑜𝑢𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑓𝑜𝑛𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑛𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠. Cette prime dont bénéficient déjà les fonctionnaires de plusieurs secteurs d’emplois de la fonction publique, devra être généralisée afin de réparer la ségrégation de traitement financier entre les fonctionnaires.
2- 𝐿’𝑖𝑛𝑠𝑡𝑖𝑡𝑢𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑’𝑢𝑛𝑒 𝑓𝑖𝑙𝑖è𝑟𝑒 𝑟𝑒𝑙𝑎𝑡𝑖𝑣𝑒 à 𝑙’𝑎𝑑𝑚𝑖𝑛𝑖𝑠𝑡𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑠𝑐𝑜𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑙𝑎 𝑐𝑟é𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑’𝑢𝑛 𝑝𝑟𝑜𝑓𝑖𝑙 𝑑𝑒 𝑐𝑎𝑟𝑟𝑖è𝑟𝑒 𝑒𝑡 𝑑’𝑒𝑚𝑝𝑙𝑜𝑖𝑠 𝑛𝑜𝑢𝑣𝑒𝑎𝑢𝑥. Ce qui répond au besoin de mobilité et de promotion professionnelle des agents du secteur Éducation-Formation, aujourd’hui privés de la possibilité de migrer vers d’autres secteurs d’emploi plus enviables et rémunérateurs.
3- 𝐿𝑒 𝑟𝑒𝑣𝑒𝑟𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑠𝑎𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠 𝑠𝑢𝑠𝑝𝑒𝑛𝑑𝑢𝑠 𝑜𝑢 𝑝𝑜𝑛𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑛é𝑠 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑓𝑎𝑖𝑡 𝑑𝑒 𝑔𝑟ê𝑣𝑒 𝑒𝑛 2019 𝑒𝑡 2020. Ces suspensions et ponctions salariales l’ont été abusivement, car disproportionnées au nombre de jours non travaillés. Mieux, les enseignants, tenus par des programmes scolaires, les ont entièrement exécutés avant les examens à grand tirage.
4- 𝐿𝑎 𝑟𝑒𝑣𝑎𝑙𝑜𝑟𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒𝑠 𝑖𝑛𝑑𝑒𝑚𝑛𝑖𝑡é𝑠 𝑙𝑖é𝑒𝑠 𝑎𝑢𝑥 𝑒𝑥𝑎𝑚𝑒𝑛𝑠 à 𝑔𝑟𝑎𝑛𝑑 𝑡𝑖𝑟𝑎𝑔𝑒 𝑒𝑡 𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑝𝑎𝑖𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑎𝑢 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑡𝑎𝑟𝑑 𝑑𝑒𝑢𝑥 𝑠𝑒𝑚𝑎𝑖𝑛𝑒𝑠 𝑎𝑝𝑟è𝑠 𝑙𝑎 𝑓𝑒𝑟𝑚𝑒𝑡𝑢𝑟𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑠𝑒𝑐𝑟é𝑡𝑎𝑟𝑖𝑎𝑡𝑠 𝑑’𝑒𝑥𝑎𝑚𝑒𝑛. Les taux des indemnités aujourd’hui pratiqués sont surannés et n’ont pas suivi la hausse débridée du coût de la vie. Le paiement de ces indemnités connaît des retards injustifiables.
5- 𝐿𝑎 𝑝𝑟𝑜𝑚𝑜𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒𝑠 𝐼𝑛𝑠𝑡𝑖𝑡𝑢𝑡𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑎𝑑𝑗𝑜𝑖𝑛𝑡𝑠 (𝐼𝐴) 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙’𝑒𝑚𝑝𝑙𝑜𝑖 𝑑𝑒𝑠 𝐼𝑛𝑠𝑡𝑖𝑡𝑢𝑡𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑜𝑟𝑑𝑖𝑛𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠 (𝐼𝑂). Les instituteurs adjoints qui sont majoritairement titulaires du Certificat d’Aptitude Pédagogique (CAP), équivalent du Baccalauréat, méritent le reclassement dans l’emploi supérieur d’Instituteurs ordinaires. Cela aura l’avantage de la suppression de la catégorie des Instituteurs adjoints recrutés sur la base du BEPC et ainsi retenir uniquement le Baccalauréat comme base de recrutement des instituteurs dont le niveau d’études est primordial pour la formation de nos enfants.
Les revendications des fonctionnaires ivoiriens, notamment les enseignants, révèlent le malaise croissant au sein de notre société face à la détérioration des conditions de travail, et au manque de soutien de la part de l’État. Les fonctionnaires, qui jouent un rôle essentiel dans l’éducation en particulier et le service public en général, méritent une attention particulière. Ce qui nécessite des réformes concrètes et urgentes en réponse à leurs besoins, en vue de leur garantir un mieux-être.
GPS demande au gouvernement d’honorer ses engagements en matière de revalorisation salariale et d’amélioration des conditions de travail des fonctionnaires. Cette prise de position est cruciale pour éviter des tensions sociales et maintenir la stabilité du pays.
GPS soutient pleinement les revendications des fonctionnaires et appelle à des actions immédiates pour rétablir la confiance et répondre aux aspirations légitimes de ceux qui servent la nation.
Malheureusement, au moment où l’on espérait du gouvernement la satisfaction des revendications en vue d’un apaisement du front social, nous apprenons des ponctions salariales subies par les grévistes et la suspension abusive des salaires des leaders syndicaux signataires de la grève. Ces mesures de rétorsion sont-elles de nature à ramener la sérénité à l’école et dénotent-elles la volonté du Gouvernement de répondre positivement à l’attente des enseignants ? Nous en doutons !
GPS invite le gouvernement à demeurer dans l’esprit du dialogue social en s’abstenant de toutes mesures discriminatoires, de toute répression et de toute ponction salariale de nature à compromettre les acquis dudit dialogue avec les partenaires syndicaux.
𝐃𝐮 𝐟𝐥é𝐚𝐮 𝐝𝐮 𝐜𝐡𝐨ô𝐦𝐚𝐠𝐞 : 𝐣𝐞𝐮𝐧𝐞𝐬 𝐝𝐢𝐩𝐥ô𝐦é𝐬 𝐢𝐯𝐨𝐢𝐫𝐢𝐞𝐧𝐬, 𝐬𝐲𝐦𝐛𝐨𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐝𝐞𝐬𝐜𝐞𝐧𝐭𝐞 𝐚𝐮𝐱 𝐞𝐧𝐟𝐞𝐫𝐬 𝐝𝐮 𝐜𝐚𝐩𝐢𝐭𝐚𝐥 𝐡𝐮𝐦𝐚𝐢𝐧 𝐢𝐯𝐨𝐢𝐫𝐢𝐞𝐧 𝐬𝐨𝐮𝐬 « 𝐥’𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐦𝐢𝐧𝐚𝐛𝐥𝐞 » 𝐫è𝐠𝐧𝐞 𝐝𝐮 𝐑𝐇𝐃𝐏
En 2023, la Côte d’Ivoire a étonné le monde avec une marche inédite de jeunes détenteurs de doctorat réclamant leur recrutement. Éberlués par la qualité et le nombre des manifestants—plus de 3000 personnes—les Ivoiriens ont alors pris conscience d’une réalité alarmante. Si cette situation de « chômeurs particuliers » a été médiatisée, on peut imaginer le nombre d’Ivoiriens, diplômés ou non, qui souffrent en silence du chômage. La quasi-totalité des jeunes sortant des universités se retrouve à la rue, faute de capacité d’absorption du marché de l’emploi. Le gouvernement ivoirien affiche son incapacité à trouver des solutions durables et le nombre de chômeurs ne cesse d’augmenter sans mesures correctrices.
Chaque année, le gouvernement s’enferme dans le déni en réfutant les chiffres des structures internationales. La transparence dans les chiffres publiés fait défaut et les informations semblent souvent motivées par des considérations politiques. Les statistiques des structures officielles, contrôlées par le RHDP, peignent un tableau peu réaliste. En vérité, toutes les définitions du chômage ne sont que des variantes d’une même réalité : le drame de la jeunesse ivoirienne, c’est l’incertitude professionnelle et sociale.
GPS s’alarme face aux conséquences actuelles et futures du chômage en Côte d’Ivoire si des mesures vigoureuses ne sont pas mises en place. Les effets du chômage se manifestent dans plusieurs domaines :
Au plan socio-économique :
● La tranche d’âge 25-35 ans est la plus touchée, privant l’économie d’une part importante de sa population active.
● Le chômage est plus élevé en zone urbaine, augmentant la pression financière sur les ménages.
● La perte ou le manque d’emploi réduit considérablement le pouvoir d’achat des personnes concernées.
● Le chômage augmente les inégalités sociales, car il touche des groupes déjà vulnérables, notamment les jeunes.
● Les parents continuent à soutenir leurs enfants sans emploi, même après leur retraite, dégradant ainsi leur niveau et qualité de vie.
● Le chômage prolongé entraîne souvent une obsolescence des compétences dans certains domaines à évolution rapide.
● Le risque d’un déséquilibre dans le fonctionnement des caisses de retraite est réel.
● L’absence de dispositifs pour aider les personnes perdant leur emploi entraîne des conséquences sociales dramatiques. Ces individus, souvent responsables de familles, subissent un chamboulement de leur vie, entraînant des divorces et le retrait des enfants de l’école faute de moyens.
● Il n’existe pas de politique claire de promotion du secteur privé, freinant ainsi la création d’emplois.
● La corruption dans l’attribution des marchés publics, censés soutenir les entreprises ivoiriennes, constitue une entrave réelle à leur développement et ferme l’accès à l’emploi local alors que les embauches à la fonction publique ne peuvent pas compenser la démographie croissante.
Au plan psychologique :
● Le chômage prolongé peut créer un complexe d’infériorité, isoler socialement et induire une perte de confiance en soi.
● Il peut accroître les troubles dépressifs et les risques suicidaires.
● L’incertitude quant à l’avenir et la pression des difficultés financières peuvent provoquer de l’anxiété, du stress et causer des conflits au sein des ménages.
GPS constate que la Côte d’Ivoire fait face à un drame socio-économique dû au chômage qui touche la majorité de sa jeunesse. Les conséquences sont énormes sur leur vie et sur la stabilité sociale, économique et politique du pays.
GPS s’étonne des incohérences de la gouvernance du RHDP, qui se vante d’un « bilan inattaquable » malgré un des taux de chômage les plus élevés de la région subsaharienne. Il est paradoxal que la Côte d’Ivoire, avec un tel taux de chômage, dispose d’un des budgets nationaux les plus importants.
✓ 𝐿𝑒 𝑏𝑖𝑙𝑎𝑛 𝑠𝑜𝑐𝑖𝑎𝑙 𝑒𝑡 é𝑐𝑜𝑛𝑜𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒 𝑒𝑛 𝑡𝑟𝑜𝑚𝑝𝑒-œ𝑖𝑙 𝑑𝑢 𝑅𝐻𝐷𝑃
Le conseil des ministres a adopté, le lundi 30 septembre 2024, le projet de budget pour l’année 2025, s’équilibrant en ressources et en charges à 15 339,2 milliards, soit une progression de 11,8% par rapport à celui de l’exercice précédent. Ce budget est bâti sur une hypothèse de croissance économique de 6,3%. Historique pour être relevé, c’est la première fois que la Côte d’Ivoire fonctionnera avec un budget de cette importance. Une légitime fierté aurait dû animer tous les Ivoiriens, tous bords politiques confondus, n’eut été la dure réalité de leur vécu quotidien, marqué par un état de pauvreté généralisée et un sentiment de mal-être toujours croissant.
Il faut noter que malgré un bilan économique tant vanté par le régime RHDP avec tous les fondamentaux macro-économiques positifs, la Côte d’Ivoire peine à élaborer des politiques publiques efficaces de lutte contre la pauvreté. Les Ivoiriens s’enfoncent chaque jour dans les tréfonds de la misère. Le chômage, désormais endémique, ne tient plus d’une conjoncture économique, mais est désormais structurellement associé à la vie sociale du pays.
GPS s’explique difficilement la croissance du budget de l’État d’une année à l’autre bien que le sort des jeunes en quête d’emploi ne s’améliore.
Pour faire face à la crise de l’emploi-jeune, GPS propose les mesures suivantes :
- adopter une politique plus audacieuse et volontariste de promotion du secteur privé national. Il s’agit, en plus d’offrir des marchés publics à des champions nationaux, d’encadrer et de soutenir des jeunes promoteurs de projets. Ce soutien doit aller de l’aide au montage des dossiers jusqu’au financement des projets. L’État devra créer un fonds de garantie afin d’améliorer l’accès des jeunes entrepreneurs aux financements bancaires.
- adapter nos filières éducatives à nos besoins en main-d’œuvre, mais aussi accorder plus d’importance à l’enseignement technique et professionnel. Il faut arrêter de coller à cet enseignement l’image de formation de seconde zone, c’est-à-dire une formation vers laquelle ne s’orientent que ceux ayant échoué à l’enseignement général. L’enseignement professionnel doit être élevé au rang de formation d’excellence et de vocation. Pour ce faire, l’État doit accorder plus de ressources financières et humaines à ce secteur afin de répondre aux attentes des jeunes ivoiriens.
- Instituer une allocation chômage. qui viendrait atténuer les souffrances des Ivoiriens ayant perdu leurs emplois pour des motifs valables. Cette allocation serait, par exemple, versée aux personnes inscrites dans des centres professionnels de recyclage, de reconversion professionnelle ou d’aide à la recherche d’emploi.
𝐃𝐞 𝐥𝐚 𝐫é𝐯𝐢𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐥𝐢𝐬𝐭𝐞 é𝐥𝐞𝐜𝐭𝐨𝐫𝐚𝐥𝐞 : 𝐮𝐧 𝐫𝐞𝐜𝐞𝐧𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐛â𝐜𝐥é 𝐞𝐭 𝐟𝐫𝐚𝐮𝐝𝐮𝐥𝐞𝐮𝐱
La révision de la liste électorale, entamée le 19 octobre 2024 en vue de l’élection présidentielle de 2025, constitue une étape cruciale pour la crédibilité de notre système démocratique. Cependant, ce processus peine à mobiliser les citoyens, laissant les centres d’enrôlement quasi déserts. De nombreux citoyens, en particulier dans les zones rurales et parmi la diaspora, ignorent même l’existence de cette opération. La période d’inscription, limitée à trois semaines, compromet l’accès de nombreux électeurs, notamment les primo-votants et réduit le caractère inclusif de cette révision.
Actuellement, le corps électoral ivoirien ne compte que 8 millions d’inscrits sur les 12,5 millions de citoyens en âge de voter, laissant de côté plus de 4 millions d’électeurs potentiels. Comment espérer encourager ces citoyens à s’inscrire en seulement 23 jours ? Une telle contrainte de temps compromet leur participation et marginalise de nouveaux électeurs. Ce sont ainsi des millions de nouveaux électeurs qui courent le risque d’être exclus de ce processus crucial pour la démocratie et l’État de droit.
À ce manque d’inclusivité s’ajoutent les nombreux cas de fraude rapportés chaque jour par l’opposition, sapant la confiance des citoyens et invalidant la légitimité de cette opération. Des enregistrements fictifs, des inscriptions multiples d’individus sous diverses identités, des milliers d’électeurs centenaires dans un pays où l’espérance de vie est de 54 ans pour les femmes et 52 ans pour les hommes, des inscriptions sans filiation établie, des milliers d’électeurs décédés, mais encore actifs sur la liste électorale, des centaines de milliers d’électeurs mineurs et bien d’autres irrégularités ont été signalés. Ces irrégularités, qui sont bel et bien des tentatives de corrompre le fichier électoral dans un but de fraude électorale, montrent clairement que les garde-fous pour assurer l’intégrité du processus sont inexistants.
D’ailleurs le président de la CEI, M. Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, a reconnu devant les députés que la liste électorale n’est pas fiable, car elle n’est pas actualisée annuellement, en violation flagrante de l’article 6 du Code électoral de 2020.
Depuis plusieurs mois, GPS alerte sur les lacunes de cette opération. L’absence de dialogue inclusif entre le gouvernement et l’opposition pour réformer en profondeur la Commission Électorale Indépendante (CEI) et le refus d’une gestion concertée du recensement électoral sont extrêmement préoccupants. La CEI, chargée de superviser ce processus, a renoncé à son indépendance et ne peut plus être considérée comme un arbitre impartial. Elle doit devenir une institution réellement neutre et crédible, capable de garantir des élections libres, inclusives et transparentes.
Il est essentiel de rappeler qu’en 2010, le non-respect du jeu électoral avait créé les conditions d’une crise post-électorale ayant coûté la vie à des milliers d’Ivoiriens. En 2020, une autre crise post-électorale avait fait 85 morts et près de 500 blessés lors des tensions consécutives à la présidentielle. Veut-on nous condamner à revivre un tel cauchemar en 2025 ?
GPS appelle une fois de plus à des réformes urgentes pour assurer une révision inclusive, transparente et digne de la confiance de tous les Ivoiriens, notamment par un audit externe et indépendant de la liste électorale pour renforcer la confiance dans le système démocratique. En attendant, GPS exige immédiatement une prolongation de la période de révision à un minimum de trois mois pour permettre à chaque citoyen concerné de s’inscrire et d’exercer son droit de vote en toute liberté.
Pour finir, GPS en appel à nouveau à la mobilisation des Ivoiriens pour faire barrage au régime RHDP en 2025 afin de mettre fin au délitement de notre société et de la démocratie dans notre pays.
Fait, le 31 octobre 2024
𝐋𝐞 𝐂𝐚𝐝𝐫𝐞 𝐫𝐞𝐬𝐭𝐫𝐞𝐢𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐆é𝐧é𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐞𝐭 𝐏𝐞𝐮𝐩𝐥𝐞𝐬 𝐒𝐨𝐥𝐢𝐝𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬 (𝐆𝐏𝐒)