La conservation de la culture africaine a sauvé l’Afrique des tentatives de faire d’elle un continent sans âme et sans histoire.
Pour l’adepte et passionnée que je suis, la politique culturelle africaine doit être fondée sur la nécessité de permettre au peuple de s’informer, de s’éduquer, de se mobiliser, de s’organiser pour se rendre responsable de son héritage culturel et de son développement.
C’est pourquoi je nous invite à accorder tant de soins et de prix au recouvrement de notre patrimoine culturel, à sa défense et à l’éclosion de nouvelles branches de notre culture.
Nous ne devons jamais renoncer à notre identité profonde.
La culture, telle que je la conçois, doit être la recherche permanente de la conscience créatrice du peuple.
Et nos langues africaines jouent en cela un rôle irremplaçable ; elles sont le support, le véhicule de la culture, le garant de sa base populaire au stade de sa création et à celui de sa consommation. Nous devons revaloriser nos langues nationales, celles héritées de nos pères, sans pour autant mettre en cause l’unité de nos peuples.
Une langue traduit et exprime ce que nous vivons et pensons. Nous devons donc redoubler d’efforts pour faire des langues africaines, des instruments efficaces de notre développement.
Suite à mes expériences personnelles, l’analyse de nos réalités culturelles m’a fait découvrir les éléments dynamiques de la vie des peuples dans leurs aspects tant cultuels que matériels. Parmi ces éléments, qui constituent notre irréductible personnalité africaine, il convient de souligner ces valeurs qui sont parvenues jusqu’à nous, malgré les vicissitudes de notre histoire et les tentatives de dépersonnalisation du colonialisme. Il s’en dégage une éthique qui révèle chez nous un sens inné et profond de la solidarité, de l’hospitalité, de l’entraide, de la fraternité, le sentiment d’appartenir à une humanité.
Et nous retrouvons ces valeurs dans nos littératures orales ou écrites, dans nos contes et légendes, dans nos dictons et proverbes qui sont les véhicules de la sagesse et l’expérience vécues de nos peuples.
Retenons tout simplement que nos cultures africaines, porteuses de savoir et de spiritualité, sont une source intarissable d’inspiration pour chacun de nous.
Finalement, il faut que la politique de nos pays africains en tant que vecteur de développement s’inspire et s’appuie sur nos richesses, nos valeurs culturelles et spirituelles.
Aux bonheurs rendus possibles grâce à la culture africaine.
Angelica Mireille Azonhotodé
(Juriste/ Passionnée de la culture africaine…)
