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Insécurité, montée de l\’extrémisme violent et terrorisme: Regards et contributions de Monique OUASSA-KOUARO, sociologue-anthropologue pour freiner le phénomène

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Monique OUASSA-KOUARO, Enseignante-Chercheur, doyenne de la faculté des sciences humaines (Fash)

\ »Les concepts d\’insécurité, d\’extrémisme violent et de terrorisme sont des concepts très très sensibles et difficiles à manipuler, en même temps difficiles à définir parce que la conceptualisation de ces notions n\’est pas évidente. Toutefois, on assimile beaucoup plus le terrorisme aux actes de violences et de déviances. Aussi, on peut le percevoir comme une marginalisation, c\’est ce qui se dit de certaines catégories d\’acteurs qui au fil du temps se rebellent et deviennent un problème pour la quiétude des communautés\ », a tenté de définir, madame Monique OUASSA-KOUARO, Enseignante-Chercheur, Sociologue-anthropologue, doyenne de la faculté des sciences humaines (Fash).

En ce qui concerne les causes de la montée de ces phénomènes, la Sociologue-anthropologue pense que \ »c\’est essentiellement un problème transnational dans un contexte international qu\’il faut tenter d\’énumérer les raisons de la montée de l\’extrémisme violent. Quand, on parle de terrorisme, la preuve c\’était le nord-ouest du Bénin, c\’est-à-dire vers la frontière avec le Burkina Faso qui a été vraiment éprouvé. Vous constatez l\’instabilité politique, ces derniers temps au Burkina Faso, et ces hors-la-loi n\’agissent pas seulement chez nous. Ils frappent au Bénin comme au Burkina Faso. C\’est un phénomène transfrontalier, d\’où sa dimension transnationale. Cependant, les causes sont multiples. Elles peuvent être individuelles ou collectives. Quand on parle de cause individuelle, cela a un rapport avec les individus qui se livrent à ces actes suicidaires (leurs motivations?), nous ne pouvons pas savoir ce qui les motivent à commettre de tels actes envers leurs semblables et d\’autres citoyens. Et quand on parle de collective, c\’est-à-dire les États garants de la sécurité des personnes et des biens, devraient prendre des mesures collectives ou collégiales et mener des actions en interaction avec leurs homologues chef de l\’Etat. Car, la sécurité est vraiment beaucoup plus une question d\’Etat. Un individu n\’a pas les moyens pour s\’occuper de sa sécurité, parce qu\’il n\’aura pas ni les moyens, ni les ressources pour le faire. C\’est pourquoi, c\’est l\’armée qui régule tout ça dans un État. Néanmoins, parmi les véritables causes, on note la pauvreté grandissante, la répartition inégale des ressources et des richesses, si bien que, ceux qui se sentent exclus de la jouissance de leurs droits fondamentaux (le droit de se loger convenablement, le droit de jouir d\’une bonne alimentation) finissent par devenir des marginaux, des déviants et optent pour une telle voie qui n\’est pas orthodoxe. Les causes sont tellement multiples qu\’elles peuvent être d\’ordre psychologique ou psychanalytique, parce qu\’il n\’y pas pas que le social qui peut décrire ces problèmes de société. Il faut donc, interpeller d\’autres disciplines et d\’autres dispositions pour comprendre ce qui passe, afin de mieux maîtriser ce phénomène\ », a-t-elle expliqué.

Pour les pistes de solutions pour maîtriser, atténuer et éradiquer progressivement le phénomène, la Sociologue-anthropologue pense que les universitaires ont pris conscience et s\’y mettent aux cotés des décideurs pour faire de pertinentes propositions. \ »Le terrorisme a été longtemps très marginalisé dans les cercles universitaires. Mais, aujourd\’hui, vu l\’ampleur que prend le terrorisme et surtout les conséquences néfastes sur les communautés, il y\’a beaucoup de travaux scientifiques qui s\’intéressent à la thématique\ », a-t-elle précisé. Cependant, \ »l\’Etat béninois fait de son mieux pour lutter contre le phénomène. Nous avons des forces de l\’ordre qui sont déployés sur ces terrains très très hostiles et sensibles. Mais, comme c\’est un phénomène transnational, le Bénin doit plus s\’engager dans les coopérations inter-étatiques, ce qui pourrait véritablement aider à lutter contre le phénomène. Car, il faut des actions conjointes, sinon on n\’aura pas des résultats durables, mais des résultats provisoires. Aussi, il faut l\’implication des citoyens, puisque c\’est nous qui sommes les premières victimes. Surtout, quand on apprend que des citoyens hébergent des terroristes. Il faut que nous-mêmes prenons des dispositions pour éviter de collaborer avec ces groupes, et en plus, les dénoncer, coopérer avec les force de défense et de sécurité. Ce qui facilitera la tâche à nos forces armées et à nos États qui mettent beaucoup de moyens pour éradiquer le phénomène qui perdure et qui devient une énigme\ », a-t-elle conclu.

Alain Kolawolé ALAFAÏ

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