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Reckya Madougou à ses amazoniennes: \ »𝐐𝐮𝐚𝐧𝐝 𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐬𝐭𝐢𝐧 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐩𝐚𝐫𝐥𝐞 𝐚̀ 𝐭𝐫𝐚𝐯𝐞𝐫𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐬𝐢𝐠𝐧𝐞𝐬 𝐟𝐨𝐫𝐭𝐬, 𝐜𝐡𝐞𝐫𝐜𝐡𝐨𝐧𝐬 𝐚̀ 𝐝𝐢𝐬𝐜𝐞𝐫𝐧𝐞𝐫 𝐋𝐚 𝐕𝐨𝐢𝐱 𝐝𝐮 𝐂𝐫𝐞́𝐚𝐭𝐞𝐮𝐫 …\ »

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Mes chères amazoniennes et chers amazoniens

Pour un croyant, le hasard n’existe pas. Et pour un agnostique, certaines coïncidences sont tout de même terriblement troublantes. Surtout lorsqu’elles se multiplient autour d’une même cause. À la vérité, il s’agit ni plus ni moins d’un plan divin dont seul l’épilogue est susceptible d’apporter la dernière pièce au puzzle.

Mes chers amazoniens avez-vous déjà remarqué une alchimie divine dans des faits jalonnant votre parcours? Ce que certains désignent par « concours de circonstances » ? Cela m’intéresse.

« Le silence, c’est le cadeau le plus précieux que Dieu nous donne. Dieu se tait pour que l’être humain découvre Sa présence cachée à l’intérieur de lui-même. Dieu n’a pas besoin de mots pour Se dire, pour révéler ce qui se passe : Son message, Son annonce, Sa présence s’épiphanisent dans la discrétion et le silence. » (René Pageau). En termes simplifiés, alors que nous pensons souvent que Dieu est silencieux pendant nos détresses, Il a Sa façon bien particulière de nous parler dans son silence apparent. Il s’adresse à notre conscience depuis notre subconscient en parabole, dans les Livres Saints, en songe, au cours des prières et médiation, parfois à travers Ses prodiges et signes, etc.

𝐕𝐞𝐧𝐝𝐫𝐞𝐝𝐢 𝟏𝟎 𝐝𝐞́𝐜𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞 𝟏𝟗𝟒𝟖 : 𝐋’𝐎𝐫𝐠𝐚𝐧𝐢𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐍𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐔𝐧𝐢𝐞𝐬 (𝐎𝐍𝐔) 𝐚𝐝𝐨𝐩𝐭𝐞 𝐥𝐚 𝐃𝐞́𝐜𝐥𝐚𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐮𝐧𝐢𝐯𝐞𝐫𝐬𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐝𝐫𝐨𝐢𝐭𝐬 𝐝𝐞 𝐥’𝐡𝐨𝐦𝐦𝐞. Depuis 75 ans donc à cette date est commémorée la Journée internationale des droits de l\’homme.
𝐕𝐞𝐧𝐝𝐫𝐞𝐝𝐢 𝟏𝟎 𝐝𝐞́𝐜𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞 𝟐𝟎𝟐𝟏 : 𝐎𝐮𝐯𝐞𝐫𝐭𝐮𝐫𝐞 𝐝’𝐮𝐧 𝐩𝐫𝐨𝐜𝐞̀𝐬 𝐞𝐱𝐩𝐞́𝐝𝐢𝐭𝐢𝐟, 𝐬𝐨𝐥𝐝𝐞́ 𝐞𝐧 𝐦𝐨𝐢𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝟐𝟒 𝐡𝐞𝐮𝐫𝐞𝐬 𝐩𝐚𝐫 𝐮𝐧𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐝𝐚𝐦𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐬𝐮𝐫𝐫𝐞́𝐚𝐥𝐢𝐬𝐭𝐞 𝐞𝐭 𝐫𝐞𝐜𝐨𝐧𝐧𝐮𝐞 𝐬𝐚𝐧𝐬 𝐩𝐫𝐞𝐮𝐯𝐞𝐬 𝐩𝐚𝐫 𝐥’𝐚𝐯𝐢𝐬 𝐍• 𝟓𝟏-𝟐𝟎𝟐𝟐 𝐝𝐮 𝐆𝐫𝐨𝐮𝐩𝐞 𝐝𝐞 𝐓𝐫𝐚𝐯𝐚𝐢𝐥 𝐝𝐞𝐬 𝐍𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐔𝐧𝐢𝐞𝐬 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐚 𝐃𝐞́𝐭𝐞𝐧𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐀𝐫𝐛𝐢𝐭𝐫𝐚𝐢𝐫𝐞. Oui déjà deux ans que s’est ouvert mon jugement dont la communauté internationale a abondamment dénoncé la non équité et la non indépendance de la juridiction d’exception qui l’a conduit.

Un procès sous le prisme duquel des générations de Béninoises et Béninois questionneront un pan de grand recul démocratique de l’histoire de leur pays, afin que jamais plus, de légitimes aspirations politiques au service de leur peuple ne conduisent à de telles machinations et extrémités. Cela pour que nos sacrifices servent à la postérité.

Comme si ce n’était pas suffisant, détenue arbitrairement depuis bientôt trois années, je suis soumise à un traitement discriminatoire humiliant et torturant, auquel aucune autorité carcérale ni judiciaire n’a répondu, nonobstant les nombreuses saisines de mes conseils. Des conditions d’isolement sans raison et non assumées par leurs responsables car tout ceci se déroule au mépris de nombre de mes droits civils, les droits de l’homme en question. 𝐕𝐨𝐮𝐬 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐫𝐞𝐧𝐞𝐳 𝐝𝐨𝐧𝐜 𝐥𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐚𝐝𝐨𝐱𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐝𝐚𝐭𝐞 𝐝𝐮 𝟏𝟎 𝐝𝐞́𝐜𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐦𝐨𝐧 𝐡𝐢𝐬𝐭𝐨𝐢𝐫𝐞. Dieu ne manque pas d’humour ! 😂.

Mais alors qu’au fil des années, les jours relatifs aux dates commémoratives sont tournants, 𝐧𝐨𝐮𝐬 𝐯𝐨𝐢𝐜𝐢 𝐚𝐮 𝐬𝐞𝐜𝐨𝐧𝐝 𝐬𝐢𝐠𝐧𝐞 𝐝𝐢𝐯𝐢𝐧 𝐝𝐞 𝐦𝐨𝐧 𝐩𝐫𝐨𝐩𝐨𝐬 : 𝐥𝐞 𝐕𝐄𝐍𝐃𝐑𝐄𝐃𝐈. Pourquoi un vendredi ? Au cours de mes méditations, la réponse qui m’a été assénée fut sans appel. 𝐒𝐢 𝐜𝐞 𝐧’𝐞𝐬𝐭 𝐮𝐧 𝐀𝐏𝐏𝐄𝐋 𝐚̀ 𝐞𝐧𝐝𝐨𝐬𝐬𝐞𝐫 𝐦𝐚 𝐩𝐫𝐨𝐩𝐫𝐞 𝐂𝐑𝐎𝐈𝐗. Jour de crucifixion du Seigneur Jésus Christ. Jour du chemin de croix. Les chrétiens me saisiront à souhait sur ce jour de la semaine.

De même que les musulmans ne penseront pas moins en terme de symbolique pour le vendredi. 𝐉𝐨𝐮𝐫 𝐝𝐞𝐬𝐭𝐢𝐧𝐞́ 𝐚̀ 𝐥𝐚 « 𝐉𝐮𝐦𝐮’𝐚𝐡 », 𝐠𝐫𝐚𝐧𝐝𝐞 𝐩𝐫𝐢𝐞̀𝐫𝐞 𝐡𝐞𝐛𝐝𝐨𝐦𝐚𝐝𝐚𝐢𝐫𝐞, 𝐨𝐮̀, 𝐝𝐞𝐩𝐮𝐢𝐬 𝐭𝐨𝐮𝐭𝐞𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐦𝐨𝐬𝐪𝐮𝐞́𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐦𝐨𝐧𝐝𝐞 𝐞𝐧𝐭𝐢𝐞𝐫, 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐢𝐥𝐥𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐟𝐢𝐝𝐞̀𝐥𝐞𝐬 𝐬𝐜𝐚𝐧𝐝𝐞𝐧𝐭 𝐞𝐧 𝐜𝐡œ𝐮𝐫 « 𝐀𝐥𝐥𝐚𝐡𝐨𝐮 𝐀𝐤𝐛𝐚𝐫 », 𝐬𝐢𝐠𝐧𝐢𝐟𝐢𝐚𝐧𝐭 𝐞𝐧 𝐥𝐚𝐧𝐠𝐮𝐞 𝐚𝐫𝐚𝐛𝐞, « 𝐃𝐢𝐞𝐮 𝐞𝐬𝐭 𝐋𝐞 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐠𝐫𝐚𝐧𝐝 ». Oui rien ni personne n’est si immense. C’était là le troisième signe.

Kidnappée le 03 mars 2021, le sacré procès s’ouvre donc au matin du 10 décembre de la même année, pour s’achever quelques heures plus tard, aux aurores du 11 décembre 2021. 𝟏𝟏 𝐝𝐞́𝐜𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞 avez-vous dit ? La résonance de cette date est familière à l’ouïe de mes compatriotes béninois. Et pour cause! Elle a vu naître chez nous une nouvelle Constitution, désormais fondée sur des principes éminemment démocratiques, aux lendemains de la sombre période révolutionnaire. Une autre ironie du calendrier me direz-vous ! Car comme indiqué supra, c’est bien un certain 11 décembre qu’une justice équitable m’a été refusée contrairement aux dispositions d’égalité, d’équité, de liberté d’expression et d’association prônées par la même Constitution adoptée à cette date, trois décennies plus tôt. Ce fut le quatrième signe.

Est – il encore besoin de rappeler que c’est le combat pour la défense de la Constitution du 11 décembre 1990, que j’ai eu le privilège de conduire à la tête de la société civile béninoise entre 2004 et 2006, qui a révélé à la face du monde mon militantisme en faveur des droits humains? Et ce, déjà au péril de ma vie, à l’époque. J’avais notamment comme camarades de lutte Orden Alladatin, Joseph Djogbenou, Joël Atayi Guèdègbé, Urbain Amegbédji, Martin Assogba et bien d’autres; ainsi que des compagnons de route dans les médias à l’instar de feu Vincent Folly, Wilfrid Léandre Houngbédji, Charles Toko etc. Cinquième et sixième signes à la fois, diriez-vous!

Et pour couronner le tout, le septième signe finira de vous convaincre, lorsque je vous apprendrai que le grand parti politique qui m’a fait l’honneur de me désigner comme candidate à la fameuse présidentielle de 2021, 𝐋𝐞𝐬 𝐃𝐞́𝐦𝐨𝐜𝐫𝐚𝐭𝐞𝐬 (𝐋𝐃), 𝐚 𝐨𝐛𝐭𝐞𝐧𝐮 𝐬𝐨𝐧 𝐫𝐞́𝐜𝐞́𝐩𝐢𝐬𝐬𝐞́ 𝐝’𝐞𝐱𝐢𝐬𝐭𝐞𝐧𝐜𝐞 𝐝𝐞́𝐥𝐢𝐯𝐫𝐞́ 𝐩𝐚𝐫 𝐥𝐞 𝐦𝐢𝐧𝐢𝐬𝐭𝐞̀𝐫𝐞 𝐞𝐧 𝐜𝐡𝐚𝐫𝐠𝐞 𝐝𝐞 𝐥’𝐢𝐧𝐭𝐞́𝐫𝐢𝐞𝐮𝐫…𝐝𝐞𝐯𝐢𝐧𝐞𝐳 𝐪𝐮𝐚𝐧𝐝 ? 𝐋𝐞 𝐯𝐞𝐧𝐝𝐫𝐞𝐝𝐢 𝟏𝟏 𝐝𝐞́𝐜𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞 𝟐𝟎𝟐𝟎. Remarquez que c’est le troisième vendredi évoqué dans mon histoire, à côté du second 11 décembre mentionné. La candidate LD à l’élection présidentielle que je fus en 2021, a été condamnée à 20 ans d’emprisonnement, une année jour pour jour après l’obtention querellée du sésame du parti ! Allez-y comprendre .

« Nous devons nous opposer fermement à la montée de l\’intolérance et construire un avenir de dignité, de sécurité, de justice et de droits humains pour tous. » (António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies.)

Les voix du Seigneur sont impénétrables, nous disent les Écritures Saintes. Mon Dieu, qu’il me soit fait selon Ta Volonté. Actions de grâce permanentes. 🙏🏽🙏🏽🙏🏽💝💝💝♥️

Reckya MADOUGOU

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