GUY MITOKPE, INVITE DE SOUS L’ARBRE A PALABRE
(Longue interview, mais pour ceux qui recherchent la vérité, je vous recommande la lecture.merci et bonne lecture… La vidéo sera mise sur ma chaîne YouTube…)
« Je suis triste mais je pardonne. »
« Il n’y a pas eu de deal avec le régime »
Journal Événement précis : Votre nom ne figure pas sur la liste des Démocrates, à l’étonnement de beaucoup de Béninois. Dites-nous ce qui s’est passé ?
Mitokpe Dossou Guy MDG : La question que vous me posez est une question qui me prend de plein fouet parce que c’est une question assez chaude. Je crois qu’on est dans une période assez délicate et je trouve que c’est une question qui n’est pas facile à répondre. D’autant plus que pour répondre à cette question, il faut marcher comme un funambule, pour ne pas tomber à droite ou ne pas tomber à gauche parce que c’est très sensible. Effectivement, j’avais exprimé mon besoin d’être candidat parce qu’il y a déjà 4 ans que je n’ai pas été candidat pour une élection législative. J’ai été député à la 7ème législature. Donc, j’ai pris toutes les dispositions pour faire partie de la 8ème législature et vous qui êtes au parfum de l’information, vous savez ce qui s’est passé dans notre pays pour qu’on ne puisse pas être candidat aux élections de 2019. Par rapport à ce qui est de 2023, j’ai pris toutes les dispositions. Vous savez, quand c’est vous qui négociez directement, vous avez toutes les informations. Mais quand ce n’est pas vous qui négociez, vous n’avez pas toutes les informations. A l’heure où je vous parle, je n’ai pas toutes les informations. Par contre, ce qu’on m’a dit, est que nous avons a été face à des obstacles. Il fallait contourner ces obstacles avec beaucoup d’autorité. Je viens d’appartenir à une nouvelle famille politique. Donc, je ne peux pas entrer dans cette nouvelle famille politique avec des polémiques. Je constate comme vous que je ne suis pas candidat alors que j’avais émis l’intérêt d’être candidat. Alors que je ne le suis pas, qu’est-ce que je fais ? Je remets mon paquetage comme un soldat et puis je dis : « Allons pour le combat. » Je ne voudrais pas nourrir une quelconque polémique. Je ne voudrais pas travailler dans la polémique parce que la polémique ne me servira pas. La polémique ne servira pas ma nouvelle famille politique. Je ne voudrais pas mettre en difficulté cette nouvelle famille politique. Je suis venu pour travailler pour que cette nouvelle famille politique puisse être la meilleure d’ici quelques années dans notre pays. Et tout cas, ce que je ferai pour que cette nouvelle famille politique puisse être la meilleure, même s’il faut passer par des sacrifices, je suis prêt à consentir ces sacrifices.
Journal Événement précis : Vous soupçonnez des intrigues ?
MITOKPE Dossou Guy : On est en politique, les intrigues ne manquent pas. C’est le milieu par excellence des intrigues. Il m’appartient à moi de ne pas nourrir une quelconque escarmouche qui va fragiliser ma famille politique. Les intrigues, elles ne manqueront pas, sinon ce serait plus la politique, ce ne serait plus à la quête du pouvoir. Là, où se trouve le pouvoir, là également se trouve les plus grands intrigants. Je ne suis plus le Guy MITOKPE étudiant. Je ne suis plus le Guy MITOKPE qui n’attire pas les regards. C’est une grâce que mon nom puisse attirer les regards. Que je ne puisse plus passer comme un inconnu. Quand vous êtes un homme qui attire les regards, naturellement, il y aura des intrigues autour de vous.
Journal événement précis : Pourquoi il y autant de mythes autour de la liste de candidature des Démocrates ?
MITOKPE Dossou Guy: D’abord, c’est vous qui qualifiez ce que le parti peut appeler de discrétion, mythe. C’est vous qui jugez. C’est de la responsabilité du parti. C’est de sa souveraineté de calibrer sa communication. C’est un calibrage de communication. Parce que il y a d’autres qui ont été prêts dès qu’ils ont déposé leur liste au niveau de la CENA, d’autres ont publié cette liste. Cela entre dans leur stratégie communicationnelle. D’autres n’ont pas attendus que leur liste soit homologuée, avant de la rendre publique. D’autres ont attendu que leur liste soit homologuée ou d’autres ont attendu que la Cour constitutionnelle intervienne avant de communiquer autour de leur liste. Je dirai tout simplement qu’il est du pouvoir discrétionnaire du parti de publier sa liste ou pas. En ce qui concerne ceux que vous qualifiez d’arrivant de la 25ème heure, je ne crois pas que ce soit un critère qui ait joué dans la mise sur pied de la liste. Le parti Les Démocrates aujourd’hui, qu’on le veuille ou pas, incarne l’opposition, donc c’est le parti qui incarne l’espoir. Pendant six ans ou un peu plus de six ans, on a assisté à une sorte de gouvernance sans opposition. Hormis la période où nous avons représenté l’opposition. Our preuve, Les trois élections organisées par ce régime, c’était des élections qu’on pouvait qualifier de ‘’match amical’’. Ils ont travaillé à cela. Ils ont travaillé à ce qu’il ne puisse pas y avoir un match sérieux. Aujourd’hui, le peuple voudra prendre sa revanche. Le peuple qui se manifeste, le peuple qui bouge parce qu’il rêve de retourner à un Etat où une seule personne ne va pas disposer de tout le pouvoir. Il rêve d’un Etat où quand tu as tort qu’on ait l’occasion de dire que tu as tort. Et quand tu as raison qu’on puisse avoir l’occasion d’applaudir. Je l’ai dit à nos populations à Porto-Novo. Ce qui se prépare pour le 8 janvier, c’est plus fort que le parti Les Démocrates. C’est que le peuple va envoyer un message fort à ce régime. Et pour cela, je pense que le parti Les Démocrates ne travaillera pas à jouer sur de petits paramètres, de petits éléments comme ceux qui sont venus en dernière position. Non, non et non. Je crois aujourd’hui, qu’il faudrait resserrer les rangs, retrousser les manches afin de savoir qui sont ceux qu’on peut envoyer au niveau du parlement afin de pouvoir aller dans le sens du peuple. Je crois fondamentalement que c’était ça. Il n’y a eu de raisons qui puissent expliquer que certaines personnes sont arrivées à la vingt cinquième heure et que d’autres étaient là depuis longtemps.
JEP : Vous étiez de l’opposition à Boni Yayi. Et vous êtes resté dans les stratégies qui ont conduit à la réussite de la liste Union fait la Nation qui vous a porté au parlement. Alors quand vous regardez l’expérience que vous avez vécue et l’expérience récente que vous avez menée dans la confection de la liste Les Démocrates, vous pensez que vous vous êtes sérieusement organisé en parti d’opposition ?
MDG : Il fallait ne pas se laisser avoir. On aurait pu se laisser avoir. Et en ce moment bien précis, on serait entrain de dire, « on aurait pu éviter de se faire exclure » C’est cela ce que j’appelle la littérature de l’échec. Et je l’ai dit quand je suis passé sur une chaine la semaine dernière, j’ai eu l’occasion de faire partie de la délégation que le chef de l’Etat a reçue le 25 février 2019 au palais de la Marina. Je l’ai entendu dire : « J’aurais été à votre place, que je me battrais pour être présent aux prochaines élections ». Il nous le disait mais je savais que c’était une question d’heure qui nous séparait. Par contre pour cette échéance électorale, si on avait été exclure, l’on nous reprocherait que nous avons eu 4 ans pour prendre nos dispositions. L’on dirait que nous avons eu 4 ans pour contourner les difficultés de la loi afin d’être présent à la prochaine élection législative. L’on nous dirait également que nous avons eu 4 ans pour connaitre de la personnalité que nous avons en face de nous, pour savoir qu’au niveau de la commission électorale nationale autonome, il y a son ancien ministre de l’intérieur, qui en est le Président et que cela n’est pas anodin. Sur pratiquement toute la ligne, l’on peut retrouver les hommes du régime, dans les organes chargés de conduire le processus électoral, nous en sommes conscients et il fallait prendre toutes les dispositions légales et politiques afin d’être présents aux prochaines élections, surtout sans perdre notre crédibilité. Le cas échéant, on se contenterait de pleurnicher. Il appartient aux leaders du parti de l’opposition de tout faire sans rentrer dans les compromissions, de tout faire pour garder son intégrité, sa particularité mais participer aux élections. Et c’est ce que nous sommes en train de réussir aujourd’hui.
JEP: Mais vous avez déposé des listes sans quitus?
MDG : C’est un sacrifié qui parle et il fallait que des gens tombent. Je fais partie des sacrifiés. La cause pour laquelle nous partons est plus forte que ma petite personne. Pour revenir à ce que vous dites, réussir c’est pouvoir brandir le récépissé définitif et on l’a fait, c’est participer à la prochaine élection législative et nous sommes en train de le faire.
JEP : Mais vous avez dû suer?
MDG : Et je l’ai dit, je fais partie de ceux qui sont tombés avant de l’avoir. Et ce sont des sacrifices qu’il fallait consentir. Je ne serai pas de ceux qui vont continuer de mettre les bâtons dans les roues sous prétexte que je fais partie de ceux qui sont tombés. Je ne crois pas à un deal avec le régime parce que le deal est péjoratif. Il n’y a pas eu de deal avec le régime. Il y a eu que le régime a mis en place des embûches mais nous les avons contournées pour nous en sortir.
JEP : Vous représentez le parti Les Démocrates. Il y a des candidats dont les noms auraient été enlevés de la liste définitive et qui ont porté plainte auprès de la justice. Qu’en dites-vous ?
MDG : Vous parlez du Dr Kokodé Nadin et de Moïse Montcho. C’est de leur responsabilité de se plaindre ou pas. Je ne pourrai pas me hasarder à commenter les actions qu’ils sont en train de poser par rapport à ce qu’ils ont constaté. Je me résous à mes dispositions prises, aux comportements que je vais observer alors que je continue de croire que ce qui est plus important, c’est le parti et que ce qui est au-dessus du parti, c’est le pays. Je continue de croire que si le parti Les Démocrates travaille pour participer à ces élections, ce sera bon pour le parti et aussi pour le pays. Etant aujourd’hui dans une position de celui qui a été sacrifié, déclencher une escarmouche sur la base ce que nos détracteurs ont qualifié de deal, nourrirait plus mon orgueil. L’heure n’est pas à nourrir l’orgueil des uns et des autres mais de travailler afin qu’on puisse avoir un parti fort pour faire des propositions fortes au sein du parlement pour un développement durable. Comprenez aussi que le parti Les Démocrates n’a encore participé à aucune élection dans notre pays. C’est la première fois que le parti prend ses dispositions pour aller à une élection. Je ne serai pas de ceux qui prendront leurs dispositions pour fragiliser le parti alors que nous sommes à la veille d’une échéance aussi importante qu’est le 8 janvier 2023.
JEP: Quelles sont les chances du succès de votre liste dans la 16ème circonscription alors qu’on retrouve à la tête de la liste, des noms peu connus ?
MDG: Les chances sont intactes et je continue de croire que les populations s’exprimeront de la meilleure des manières. La plus grande déception du Chef de l’Etat, au cours des précédentes élections de ces trois dernières années, était la faible mobilisation, ou le faible taux de participation des populations. Sa plus grande déception en 2019, 2020 et en 2021 a été le faible taux de participation et sa plus grande joie, selon moi, sera le fort taux de participation en janvier 2023. Les gens sortiront, ils ne chercheront pas forcément la tête d’un Guy MITOKPE, ou d’un quidam. Ils sortiront pour lui dire ce qu’ils pensent de lui, ils sortiront pour le sanctionner. Les chances dans la 16ème circonscription sont intactes et je continue de croire que nous aurons les 5 sièges.
JEP: Mais les maquettes sont devenues une réalité?
MDG: Quand les maquettes deviennent une réalité, ce qu’il faut mettre en exergue est la durabilité de ce qui est devenu réalité. Lorsque vous travaillez à nourrir les germes de la déstabilisation, lorsque vous procédez à de l’exclusion de certains individus, vous semez les germes de la dislocation et la fragilisation de votre pays. Si demain, ces marchés qu’il construit ne reçoivent plus d’occupants parce que le pays n’est pas en paix, à qui cela profiterait ? C’est pour cela que nous disons que nous sommes des porteurs de paix et certains diront que ce qui est au-dessus de tout, c’est de nourrir la stabilité politique. Et nourrir la stabilité politique, c’est travailler suivant les normes démocratiques et de justice politique. Personne n’est contre le développement du pays. Avant de venir ici, dans votre rédaction, je suis passé sur des voies bitumées et quand on construit des voies, ce n’est ni pour les opposants, ni pour les mouvanciers, c’est pour tout le peuple. Nous voulons non seulement que le pays se développe à travers la construction des voies et bien d’autres actions de développement, mais nous voulons aussi et surtout un pays où on en respecte les normes et principes qui guident démocratie. Vous ne pouvez pas mettre sous le boisseau les normes de la stabilité politique et prétendre construire pour les générations futures. La mobilisation attendue est une mobilisation pour dire que nous sommes des porteurs de paix. Je continue de dire que je n’ai pas été d’accord avec ce qui s’est passé en 2019, 2020, 2021.
JEP : Vous ferez un raz de marrée dans la 16ème, le 8 janvier prochain ?
MDG : Le cas de la 16ème sera symptomatique de ce qui se passera dans tout le pays. On n’aura pas les 109 sièges mais je continue de dire qu’on aura les 5 sièges dans la 16ème . Vous avez vu ce qui s’est passé au Sénagal, lorsque Macky Sall a pu mettre des obstacles sur le chemin de l’opposition sénégalaise, les Sénégalais ont pu contourner les obstacles pour être présents à l’élection. Ainsi, ils ont pu dire à Macky Sall qu’il ne pourrait pas avoir la majorité pour changer la constitution et avoir un troisième mandat. Notre défi ce n\’est pas une question de troisième mandat, il y a beaucoup de points sur lesquels nous continuons de croire qu’il faut s\’asseoir et discuter. Et dans une démocratie, un seul responsable ne peut pas avoir à lui seul les ficelles de toutes les institutions. C\’est d\’abord par-là que nous allons commencer parce que dans le système de notre pays, celui qui dirige l\’Assemblée nationale a une forte influence sur la composition de la cour constitutionnelle. Celui qui dirige l\’Assemblée nationale a un fort regard sur la constitution de la HAAC et bien d\’autres institutions. Pour nous, c\’est de faire une entrée remarquable au niveau de l\’Assemblée nationale afin de pouvoir dire au chef qu\’on n’est pas contre sa personne, nous voulons un pays de paix, un pays bien construit dans lequel nos enfants vivrons en paix et en toute égalité.
La huitième législature s\’est illustrée par sa particularité à faire des votes à l’unanimité. Quel que soit le dossier, il passe à l\’unanimité. Il n\’y a pas eu de contradiction. Mais quand il n\’y a pas de contradiction, le rôle du parlementaire se vide pratiquement de son contenu.
JEP: Que se passe-t-il entre vous et Candide AZANNAI?
MDG : J\’avais promis ne plus revenir sur ce sujet. Pour moi, c\’est un peu difficile de parler de mon ancien parti et du président Candide AZANNAI pour qui je continue d\’avoir du respect, même si je suis déçu et attristé. Quand j\’ai pris les dispositions pour quitter le parti Restaurer l\’Espoir, je lui en ai parlé. A un moment donné, le climat entre le président Candide AZANNAI et moi n\’était plus le même et, j\’avais à choisir entre rester et créer une rébellion en interne ou partir vraiment dans les meilleures conditions et j\’ai décidé de partir dans les meilleures conditions. Avant de quitter je lui ai demandé une audience et il m’a reçu, et nous avons échangé pendant près de deux heures. Ainsi donc j\’ai été très surpris de l\’entendre dire tout ce qu\’il a raconté d’excessif et de mensonges. Je vais profiter de l\’occasion de votre rédaction pour présenter mes excuses à ma famille, à mon père, à mon épouse, à mes enfants, à mes frères et sœurs qui ont été très déçus par tout ce qu\’ils ont entendu. Il s\’en est pris à ma famille et on a été très déçu. Je ne voudrais pas rentrer dans les détails mais je ne suis pas une mauvaise personne. Combien de jeunes leaders de notre pays, sont autant restés fidèles à un parti, sans jamais dénigrer ni vilipender ce parti. Dans notre pays quand on quitte un parti politique on commence à s\’injurier, à s\’attaquer et autres. Mais j\’ai dit : « Non moi je ne veux pas faire ça. » Quand j\’ai quitté, la première émission que j\’ai faite, le journaliste m\’a titillé, il m\’a poussé dans mon dernier retranchement afin que je puisse faire des déballages mais j\’ai refusé de faire des déballages pour le respect que j\’ai pour Candide AZANNAI et pour le respect que j\’ai pour les responsables du parti. J\’ai quitté le parti, ce n\’est pas une raison pour que je commence à tirer à boulets rouges sur le parti parce que c\’est ce qui se fait dans notre pays. Mais moi j\’ai dit que je ne voudrais pas m\’inscrire dans cette logique et je ne l\’ai pas fait. Après cela, j\’ai aussi constaté que beaucoup me posaient des questions mais j\’ai dit non que je n\’ai absolument rien à dire. Le jour où je faisais mon adhésion au niveau du parti Les Démocrates, j\’ai même rendu hommage au président AZANNAI et j\’ai rendu hommage aux autres responsables du parti. C\’est ce qu\’il a qualifié de persiflage. Quand une action est posée c\’est à vous de jauger ou de juger l\’action. Moi j\’ai rendu hommage pour le temps qu\’on a passé ensemble parce que je n\’étais qu\’un jeune garçon quand j\’ai quitté le campus. J\’ai été premier vice-président des étudiants, ensuite j\’ai été président de la Fédération nationale des étudiants du Benin. Je quitte le campus et il me récupère. Il prend mes mains. Personne ne me connaissait à part le monde estudiantin. Il m\’a guidé et m\’a aidé. Pour moi c\’est un mentor. Mais quand vous quittez avant de penser que vous voulez faire vos preuves ailleurs, il faut rendre hommage au mentor. Moi je suis chrétien et je dis que la gratitude est tellement importante dans la foi que j\’ai épousée, que le Christ lui-même a fait une parabole sur la gratitude. La parabole des dix lépreux.
Il en a guéri 10 et il n’y en a eu qu\’un seul qui de surcroît est un samaritain qui a dit : « Je suis guéri de ma lèpre mais je ne peux pas partir comme cela ». Et ce samaritain s\’est retourné et le Christ à son tour a demandé à ses disciples combien ils sont à être guéris et il n\’y a eu qu\’un seul qui soit retourné pour venir me remercier. Donc je narre cette parabole pour dire que moi je ne pouvais pas quitter le parti Restaurer l\’Espoir sans chercher l\’occasion de rendre hommage à Candide AZANNAI et au parti. Je ne pouvais pas quitter ce parti sans rendre hommage à tous ceux qui m\’ont encadré durant ces 15 ans et c\’est ce que j\’ai fait en rendant hommage. Maintenant c\’est à lui de qualifier ce que j\’ai fait. Il a qualifié ça de persiflage mais moi j\’ai appelé ça hommage, j’ai appelé ça être élégant, mais lui il m’a qualifié de persifleur. Je ne peux rien contre. Malgré tout cela, je continue de croire qu\’il ne doit pas dépeindre sur moi négativement aujourd\’hui. Je continue de lui donner le même respect, je continue de respecter sa personne, le parti et sa famille. J\’ai quitté le parti. Jamais je ne m\’en suis pris ni à lui ni à un membre de sa famille. J\’ai quitté le parti. Jamais je n\’ai fait de déballage ni sur lui ni sur sa famille, ni sur le parti. Pour moi, ce n\’est pas important parce que si je me mets aujourd\’hui à faire des déballages sur Candide AZANNAI, même vous qui êtes là, vous n\’allez pas me respecter. Parce que dans la nouvelle famille à laquelle j\’ai adhéré, les gens se diront aussi : « Le jour où il va nous quitter, c\’est comme ça qu’il nous qualifiera. » Moi j\’ai reçu une bonne éducation. Je suis fils de pauvre, mon père est pauvre, ma mère est pauvre. J\’ai reçu une éducation Mahi, rigoureuse même si je suis né en Côte d\’Ivoire. Donc là-dessus, je ne vais pas perdre le nord pour ça. Mais je continue de croire qu\’il a été mon président, le président de mon parti. Et je continue de croire qu’en s’en prenant à moi de cette manière avec des contres-vérités, des mensonges il m’a attristé. Il m’a déçu. Ce n’est pas parce que je le respecte que je ne dirai pas qu’il n’y a pas des contres vérités. Il en a dit sur moi. Je suis triste mais je pardonne. Et je travaillerai à continuer d’être celui que je suis sans me laisser déformer.
JEP: Vous avez quitté le parti Restaurer l’Espoir dans l’optique de participer aux élections législatives. Aujourd’hui, vous n’êtes pas candidat. Avez-vous l’impression d’avoir perdu ?
MDG : Je ne perçois pas souvent les choses en termes de gain et de perte. Je suis très croyant. Je crois beaucoup en Dieu. Quand vous croyez beaucoup en Dieu, vous faites ce que vous avez à faire en tant qu’humain. Et le reste, la Divine Providence s’en charge. En tant qu’humain, en tant que leader politique, en tant que jeune, est-ce que j’ai fait ce que je devais faire pour être positionné ? Oui. En tant jeune en tant que politique, j’ai été correct pour être positionné ? Oui. Est-ce que j’ai été positionné ? Non. Et là, je fais quoi ? Je casse tout ou je prends acte et je continue ? Je ne casse pas tout. Je prends acte et je continue. C’est ce que j’ai essayé de faire. Donc, pour moi, ce n’est pas une perte.
Est-ce que Guy MITOKPE sera sur le terrain ?
Je viens comme ça du terrain. Je suis sur le terrain tous les jours. Parce qu’il faut que Les Démocrates entrent dans ce parlement et ce, de la meilleure manière. Je le dis parce que je le crois. Je ne suis pas en train de faire de la comédie. Je le dis parce que Guy Dossou MITOKPE compte. Le parti Les Démocrates compte. Le Bénin compte plus que tout ça. Et c’est pour ça que si j’étais positionné, je serais heureux.
JEP: Des gens ne sont-ils pas déçus de votre non positionnement ?
MDG: Naturellement. Beaucoup sont déçus. Il y a eu une sorte de fronde autour de moi. Des personnes déçues. Des personnes prêtes à tout casser à notre niveau. Mais, il est de la responsabilité du leader d’amener les uns et les autres à de meilleurs sentiments. J’ai travaillé à cela. Quand le lait est versé, soit vous pleurnichez ou vous constatez que le lait est versé et vous continuez. J’ai constaté que le lait est versé et je continue. Donc, il n’y a pas le temps de pleurnicher. Il y a que maintenant, on doit travailler auprès des populations. Parce que les populations comprennent que je compte dans ma circonscription. C’est là où j’ai travaillé tout le temps.
JEP: Justement, comment vous prennent-elles après le passage de votre mentor sur le terrain ?
MDG : Il m’a fait une publicité extraordinaire, même si je l’ai payée cher, cette publicité. Je n’avais jamais vu ce que je vois avec les populations depuis que je suis en politique. Des gens que je ne connais pas et qui me disent de ne pas parler, de rester tranquille et qu’ils feront mon combat. Quand j’entends ça sur le terrain, je dis c’est une publicité qu’il m’a faite. Seulement que ça coûte cher. (Rire). Puisque l’intention de Monsieur AZANNAI est de me nuire ou de me détruire ou encore de salir ma réputation. Heureusement que les populations sont vigilantes et que Dieu est avec moi.
JEP: Que pensez-vous de la gouvernance Talon ?
MDG : L’opposant que je suis continue de croire que le président Talon n’emploie pas la bonne méthode. Pour lui, il ne doit pas y avoir de la contradiction. Pour moi, c’est extrêmement grave.
JEP : Etes-vous un opposant ?
MDG: Je fais partie du Parti Les Démocrates. Le parti de ceux qui incarnent aujourd’hui l’opposition.
JEP : Est-ce qu’il suffit d’appartenir au Parti Les démocrates pour dire qu’on est opposant ?
MDG: Vous voulez que je le prouve comment ? Vous voulez m’amener à parler. Je continue de croire que c’est ma posture d’opposant lors de la 7ème législature qui continue de me frapper. Les sanctions continuent de me suivre. Vous voulez que je le prouve comment ? Mais je n’ai plus à prouver que je suis de l’opposition. Au niveau de la 7ème législature, on a conduit le mouvement de l’opposition au sein du parlement. Sanction directe, exclusion des élections en 2019. Que j’aille dans quel parti ? Et bien, je reste avec Les Démocrates. Parce que c’est le parti aujourd’hui qui est dans l’opposition au régime.
JEP: Selon vous, c’est le président YAYI Boni qui incarne l’opposition. Mais, il a été appelé par l’actuel président pour servir le pays. Que feriez-vous si l’occasion vous était donnée de servir le pays ?
MDG: Je ne sais même pas comment vous remercier pour cette question. Vous savez, on ne peut pas jouer à tout déformer dans le pays. Mais, YAYI Boni n’est pas le seul ancien président à être médiateur dans une crise. Ne soyons pas réducteurs de tout. OBASANJO est médiateur dans la crise en Éthiopie. On peut en citer plein comme ça qui sont anciens présidents. On les prend parce qu’ils mettent leur expérience alors qu’ils ne sont plus présidents pour amener le calme. Avant les élections ici, on a vu l’ancien président Nigérien, MOUHAMADOU Issoufou, certainement en mission, être reçu par Patrice Talon. Est-ce pour ça qu’on va dire OBASANJO et BUHARI ne sont pas opposés ? Non. C’est du pouvoir régalien des institutions de la sous-région et des institutions africaines. C’est vrai que si c’est la CEDEAO qui veut prendre un ancien Chef d’État, ils vont prendre l’avis de celui qui est président en exercice. Même si c’est l’Union Africaine, ils vont prendre l’avis de celui qui est au pouvoir. Mais ce n’est pas le Bénin qui l’envoie. J’ai lu certaines choses sur les réseaux sociaux. J’ai dit, il ne faut nous prendre tous pour des briques de 15. Il y a des gens qui continuent de réfléchir. C’est la CEDEAO qui envoie Yayi Boni en Guinée Conakry. Naturellement, avant de le faire, l’institution va prendre l’avis du régime actuel. Mais cela ne fait pas de Yayi quelqu’un qui est rentré dans la compromission. Le compromis, c’est qu’on se permette de se parler. C’est qu’on instaure un climat qui permet qu’on se parle. Cela ne veut pas dire qu’il y a eu de compromission. Mais ce n’est pas qu’il a mordu à un quelque hameçon que ce soit. Je continue de croire que nous devons élever le niveau du débat à un haut niveau aujourd’hui et que nous devons pouvoir comprendre que ce qui importe aujourd’hui, c’est le bien-être de nos populations. Evitons les querelles.
JEP: Et si le président Talon vous appelait à la tête d’un département ministériel ?
MDG : J’appartiens à un parti politique, et je ferai ce que le parti me demanderait dans ce cas, si cela reçoit l’approbation du peuple. Guy MITOKPE ministre en 2023-2024 je ne sais pas en quelle année, mais si c’est le parti qui m’envoie alors qu’il y a des clauses bien claires, bien établies avec l’accord des responsables du parti, pourquoi voulez-vous que je crache là-dessus ? C’est vrai que j’ai quelques amitiés avec ceux qui sont de l’autre côté parce que n’oubliez pas qu’en 2015-2016 j’étais avec eux. C’est nous qui avions contribué à ce que Talon vienne. Je garde quelques amitiés qui n’entachent en rien la qualité de mon combat et de mes convictions. Si le peuple est d’accord et que le parti est d’accord et que les bases sont claires, on ne crachera pas là-dessus. Mais on ne trahira pas le peuple.
JEP : Est-ce que vous n’avez pas tenté d’aller à la mouvance quand vous avez quitté Restaurez l’Espoir ?
MDG: Qu’est-ce qui vous permet de poser une telle question ?
JEP : Parce que votre ancien mentor avait dit que vous auriez été rejeté par les partis de la mouvance
Vous voulez que je vous dise quelque chose ?
MDG : Le jour où j’ai fait ma déclaration le 12 Octobre 2022 jusqu’à midi, un grand parti de la mouvance continuait de me dire de ne pas faire la déclaration. Ça c’est jusqu’à midi. Un autre parti de la mouvance continuait de me dire ne fait pas cette déclaration, jusqu’à 14h45mn. Vous allez me le permettre, pour des raisons qui me sont propres, je ne dirai pas les noms des gens. Mais c’est authentique. Vous pouvez prendre mon portable, les appels sont là.
J’ai plus de 40 ans, si à plus de 40 ans je ne sais pas ce que je veux, si à plus de 40 ans je ne sais pas où je vais alors cela n’en vaut pas la peine. Ce que je veux aujourd’hui, ce qui me convient aujourd’hui, c’est être face à Talon. Ça peut changer demain mais aujourd’hui, je veux être face à lui pour un certain nombre de raisons. J’ai trouvé cela bien pernicieux et très bas que mon ancien patron puisse dire : « Il est venu me dire qu’on aille à la mouvance ». Je trouve ça franchement très bas. Sachez que c’est à 27 ans que j’ai été Secrétaire Général du parti qu’il a créé, un parti qui avait des députés à l’Assemblée nationale et qui avait des anciens ministres, alors, comprenez que j’ai du caractère. Tout jeune, j’ai occupé la fonction de Secrétaire Général, de ce parti qui avait toutes ces personnalités politiques et j’ai tenu. Pour parler un peu dans notre patois, chacun a sa destinée. Si à 27 ans, j’ai pu diriger plusieurs personnalités de l’exécutif, un parti qui avait des anciens députés, des anciens ministres, c’est que j’ai une personnalité assez forte pour savoir ce que je veux, de ce que je ne veux pas. Aujourd’hui, je peux dire « ça je veux, ça je ne veux pas ». Je ne suis pas versatile. Quand je veux quelque chose, je dis « je veux ». Quand je ne veux pas, je dis « je ne veux pas ». J’ai cette personnalité. C’est même pour ces raisons que ceux qui me connaissent quand ils ont entendu monsieur AZANNAI tenir de pareils propos, lui ont retiré le peu d’estime qu’ils avaient pour lui.
Aussi nous n’avons pas l’habitude de voir des leaders attaqués leurs protégés. C’est souvent les ex-protégés qui attaquent leurs anciens leaders. Quels présidents de partis qui se respectent attaqueraient un jeune qu’il a formé en premier parce que le jeune l’a quitté ? Dites-moi, que ce soit au Bénin ou ailleurs ? Avez-vous vu le Président GBAGBO attaqué Blé GOUDE ? Même quand ça n’allait pas entre le Président OUATTARA et le Ministre SORO, avez-vous vu OUATTARA faire une émission d’une heure pour attaquer SORO ? Dans ce pays, le Minsitre Oswald a quitté le Parti de Abdoulaye BIO TCHANE, avez-vous vu BIO TCHANE convoqué les médias pour salir HOMEKY ? Aujourd’hui, ils s’asseyaient tous dans la même salle du conseil des Ministres. Je crois que le Président AZANNAI est allé très loin mais j’espère que cela lui passera.
JEP : Le Président Talon a promis aux travailleurs de procéder à une augmentation au cours de cette année. Est-ce qu’avec cette initiative on peut encore dire que le gouvernement n’est pas sensible aux peines des travailleurs ?
MDG: Le régime est déjà dans la campagne parce que je ne crois pas que ce soit la première fois depuis que le roi d\’Abomey a été installé que le président Talon ait mis pied au palais à Honmè. Mais dernièrement, on a vu une fuite. Tout cela est bien organisé par les communicateurs du palais de la présidence. Le régime est donc déjà dans la communication. La question donc de revalorisation des salaires est déjà politisée. Or je crois qu\’on ne peut pas tout politiser. De ma position d\’opposant, je continue de croire à cela. En annonçant qu\’il va recevoir les travailleurs le mardi 06 décembre, et que c\’est pour parler de la question de la revalorisation, pour moi, c\’est déjà la campagne. C\’est déjà une politisation. Alors qu\’il s\’agit d\’une question très sérieuse.
JEP : Avec toutes les infrastructures réalisées depuis que le président Talon est au pouvoir, beaucoup pensent que le Bénin change positivement sur ce point-là. Votre avis
MDG : Je vous avais dit tout à l\’heure que quel que soit ce qui sera fait, si les bases ne sont pas solides, cela pourrait être très précaire. Aujourd\’hui on est le registre de la durabilité. Regardez Bengazi, Tripoli. Personne n\’en est content. Tout simplement parce tous ceux qui ont participé à la destruction ont eu comme argument majeur que ce n\’était pas sur des normes démocratiques. Regardez Bagdad qui faisait partie des plus belles cités de cette région du Monde. Aujourd\’hui, c\’est devenu un champ de guerre, parce que quand les fondamentaux ne sont pas assis sur des normes durables, tout est remis en cause après, ceux qui ont aidé à déstabilisé l’Iraq, ont prétexté de ce que Saddam HUSSEIN n’était pas un démocrate. Ce qui brûle un pays, c\’est lorsqu\’on remet en cause les normes démocratiques. C\’est ce qui met le feu à la poudre. Donc quelle que soit la qualité des voies que vous construisez, quelle que soit la beauté du pays que vous présentez, s\’il n\’est pas assis sur des normes démocratiques, rien n\’est jamais durable. Si on vous dit qu\’il y a aujourd\’hui un coup d\’état en France ou aux Etats-Unis, personne ne va y croire. Pourquoi ? Parce que c\’est assis sur du solide. Et je crois que c\’est vers cela qu\’on doit tendre. Les Américains ont le plus beau pays au monde. Vous pouvez tout dire mais c\’est eux. Le plus beau, le plus grand et le plus fort au monde, mais ils n\’ont pas construit ce pays en remettant en cause les normes fondamentales de la justice et de la démocratie. Ils ont dépassé ce niveau. Nous devons aussi travailler à dépasser ce niveau. Pour ne pas répéter Obama qui veut qu\’il y ait des institutions fortes de telle sorte que quand on dit que mon dossier est allé à la Cour constitutionnelle, je dois être tranquille, sachant que si j\’ai raison, ils diront le droit.
JEP : Vous avez récemment eu raison à la cour constitutionnelle?
MDG : Pour moi, ça ne crédibilise pas la cour constitutionnelle à mon niveau. Elle a tranché récemment en faveur des Démocrates, mais je continue de dire que cette cour constitutionnelle n\’est pas crédible. Rien ne va me convaincre du contraire, parce que ce régime continue d\’avoir une influence sur cette Cour.
JEP : Vous y croyez et pourtant vous êtes parti devant cette institution?
MDG: Je dis, je continue de ne pas avoir confiance en cette Cour constitutionnelle, de ne pas avoir confiance en cette assemblée nationale, en cette Haac, à la Cour suprême… Tout ce qui s\’appelle institution de le République aujourd\’hui au Bénin, moi Guy Dossou MITOKPE, je continue de ne pas avoir confiance en elles. Parce qu\’elles sont toutes sous le diktat d\’un individu.
JEP: Est-ce que ce ne sont pas les textes que vous avez votés quand vous étiez au parlement qui sont mis en application aujourd\’hui ?
MDG: Lesquels des textes ? Moi je n\’ai pas contribué à voter un quelconque texte qui se retourne aujourd\’hui contre la République. Et comme je l\’ai dit, c\’est cette sanction qui continue de me suivre. J\’ai voulu être en phase avec moi-même. Mais je vais vous dire quelque chose, j\’ai un regret par rapport à mon passage à l\’assemblée nationale. Et mon regret c\’est la loi sur l\’embauche. J\’ai voté contre depuis la commission où j\’étais. Je faisais partie des rares personnes qui ont voté contre en commission. Et ensuite en plénière. Et mon regret est que même si les collègues pouvaient jouer avec tout, ils ne devraient pas jouer avec cette loi. Qu\’on soit un pays au 21ème siècle où pour un oui ou pour un non, on peut vous licencier, quel que soit le domaine, que vous soyez dans le privé ou dans le public. Vous êtes une jeune femme, vous refusez d\’aller dans le sens de votre boss, il peut vous licencier. Et la loi va plus loin, comme indemnités, vous avez entre trois et neuf mois. Il n\’y a plus de contraintes. Pour moi, ce sont des choses qui ont réduit l\’estime du Chef de l’Etat auprès des populations. Et je continue de croire que ce sont de mauvaises lois. Vous savez, si on était dans un pays sérieux ce qu\’on devrait faire. Si on était un pays sérieux depuis que cette loi a été votée et est déjà promulguée, on devrait pouvoir étudier son impact à savoir avant que cette loi ne soit prise, on avait combien d\’investisseurs et combien de gens ils recrutaient. Et après, quelle est la nouvelle situation, s’est-elle améliorée ou pas ? Si on procédait ainsi on pouvait remettre en cause cette loi sans que personne ne pense qu\’on est contre Talon.
Comme mot de fin, je voudrais vous remercier pour cette invitation. Saluer nos populations et demander à tous et à toutes de travailler pour plus de développement et pour plus de paix pour notre pays.
Interview réalisée le jeudi 1er Décembre 2022… Interview transcrite…