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Tomety: \ »L\’Afrique ne doit pas être le cratère volcanique du monde dans les prochaines années par la prolifération des brasiers\ »

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Professeur Simon-Narcisse TOMETY

Construire sa force de puissance : sans langue de bois sur le management en Afrique

Le management de la qualité est une notion essentielle pour construire l\’axe de progrès de toute organisation.

La notion de qualité concerne d\’abord la qualité des hommes et des femmes, c\’est pourquoi on parle de ressources humaines ou du capital humain. Il s\’ensuit que l\’homme et la femme sont les premières richesses de l\’organisation avant de songer aux facteurs de production, aux normes de production, aux systèmes de production, à l\’offre de services, à la fidélisation de la clientèle et aux impacts sur le milieu physique, le milieu humain et le milieu géopolitique.

Le management devient l\’art de réussir la conduite du changement pour passer de l\’état de moins être à un état de mieux-être.

Le management de la qualité est alors une conduite du changement axée sur une vision et des objectifs précis dont les leviers de propulsion sont les innovations institutionnelles et technologiques, les itinéraires techniques, les chaînes de valeur et le souci permanent de servir avec efficacité.

Un vrai manager est un pédagogue du développement et un.synergicien qui accélère ou décélère quand il faut. Il ne fonce pas sans maîtriser son tableau de bord. C\’est un gestionnaire d\’indicateurs, d\’impulsions, d\’innovations et de métamorphoses qui improvisent rarement.

On n\’est pas un manager pour vouloir tout embrasser mais fonder sa gouvernance sur la planification, le suivi, le contrôle interne, l\’évaluation, la capitalisation, la redevabilité, la sanction au mérite et le renforcement des capacités basé sur les fonctions et les responsabilités du poste. Les actes gratifiants déconnectés du poste et des responsabilités tuent l\’efficacité en action, l\’autre nom du gaspillage par le sentimentalisme irrationnel.

Le management de la qualité passe par la discipline et la rigueur envers soi-même et c\’est là que le management requiert un leadership et de la maïeutique.

Le manager se bat contre la non-qualité et la non-violence puisqu\’il doit transformer tous ses subalternes en collaborateurs puis en compagnons, ce qui requiert de sa part de la compétence morale et éthique d\’une part, de la compétence technique et organisationnelle d\’autre part. C\’est le plus grand défi pour obtenir la palme de manager de développement basé sur ce système de savoir-faire qui détermine le savoir-être dans une posture de manager.

Le manager de la qualité est un praticien de la gestion active du risque systémique. En effet, dans toutes les relations humaines, il y a des forces qui sont faibles parce que les efforts sont insuffisants pour produire des effets durables et il y a des forces qui sont fortes en raison de la puissance de l\’ingéniosité transformatrice qui les caractérise, alors on parle de force de changement.

Malheureusement, le sous-développement est d\’abord un problème de forces d\’immobilisme ou d\’inertie caractérisées par une chaîne de pesanteurs et d\’inconscience optionnelle, ce qui engendre des facteurs systémiques d\’anéantissement qui tirent vers le bas individuellement puis collectivement.

Lorsque dans une administration les travailleurs passent leurs temps à faire les mêmes choses sans renouveler leurs pensées, leurs perceptions et représentations, leurs méthodes et outils, leurs seuils de performance des produits et des dynamiques de progrès, ils sont alors payés pour cultiver un champ de ruine. Ils deviennent eux-mêmes des champions de la routine et progressivement des experts de la roublardise, des commérages et de la somnolence. C\’est dans cette catégorie qu\’on trouve le plus grand nombre d\’agents de l\’État qui s\’accrochent à des parrains politiciens véreux qui n\’ont aucun sens de l\’Etat et de la patrie pour dérouler leurs plans de carrière.

En Afrique au sud du Sahara, aucun poste technique de responsabilité n\’échappe à la politisation qui est la forme la plus abjecte du management public. Des fonctionnaires incapables sont promus pour une rançon d\’incompétences morales, éthiques et/ou technique. Vous volez et êtes pris les mains dans le sac, on étouffe le dossier avec la complicité des magistrats et on vous donne une nouvelle promotion pour monter en grade du parfait prédateur de deniers publics en toute impunité.

Voilà comment la gouvernance publique en Afrique promeut l\’excellence et l\’exemplarité par l\’hypocrisie, l\’anomie et l\’insémination de la peur qui anémie les populations. Comment peut-on comprendre qu\’on compte des milliardaires parmi des fonctionnaires de l\’État ? Les corps de contrôle de l\’État sont affaiblis, la justice est politisée et le contrôle citoyen a faim.

Comment voulez-vous que les armes se taisent face à l\’empilement sans fin des injustices dans tous les pays africains sans exception? Tous les problèmes de l\’Afrique se situent au niveau de la gouvernance autocratique et concentrationnaire. On ne veut pas déléguer, on a peur de faire confiance et on fait semblant de responsabiliser. Le pouvoir du peuple n\’existe plus et seul compte le pouvoir puissant de l\’argent qui tient le roi, les princes et les sujets en respect. C\’est horrible ça !

L\’indifférence à la solidarité nationale n\’est-elle pas le facteur aggravant de la pauvreté et du basculement dans le terrorisme. C\’est parce que les États africains sont eux-mêmes terroristes par essence, par nature et par fonction que des groupes terroristes prolifèrent sur le continent pour exiger le partage des richesses nationales entre les territoires et leurs habitants.

Dans toutes les constitutions africaines, on parle du développement harmonieux et équilibré du territoire national mais est-ce que les populations voient l\’effectivité de ce type de développement? Arrêtons nos hypocrisies et de faire de la misère des peuples un fonds de commerce politicien.

Alors, hommes et femmes sont obligés de raser les murs de ces politiciens pour qui l\’intérêt général et le bien commun ne représentent rien du tout.

Ils produisent une force d\’immobilisme et gaspillent le temps plus dans la routine que dans l\’effort de créativité ou de l\’innovation. Un tel comportement dans une entreprise de profit est appelée à fermer ses portes faute de capacités innovantes et dynamogènes pour faire progresser l\’équipe vers l\’efficacité impactante permettant de gagner de l\’argent, d\’investir dans l\’innovation pour accroître sa part de marché.

Dans toute organisation, sont en lutte permanente les forces d\’inertie et les forces de progrès. Il faut le savoir afin de déterminer la conduite à tenir dans chaque organisation pour ne pas se laisser entraîner par les forces d\’immobilisme. Lorsque le profil institutionnel et fonctionnel d\’une organisation relève des forces de l\’inertie, il faut préparer son plan d\’isolement et de retrait car vos efforts de progrès seront démolis par les efforts des forces d\’inertie.

Tout le monde est faible mais tous ceux qui sont forts le sont-ils réellement ?

\ » JE VAUX CE QUE JE VEUX \ » Marie Curie

C\’est l\’effort qui crée l\’effort pour devenir la force déterminante du fort.

On ne devient pas fort par un effort épisodique mais pas des efforts assidus.

L\’effort qui n\’appelle pas des efforts constants poursuivant un objectif précis s\’inscrivant dans le temps ne produit pas la puissance décisive pour vaincre la fatalité, la paresse et la négligence qui permet d\’échapper à la défaite.

Il suffit de voir l\’importance de l\’entraînement discipliné d\’un athlète avec son coach pour découvrir la manière dont l\’effort de chaque jour pour résoudre les petites équations aboutit à l\’effort de puissance qui aide à résoudre les équations complexes.

L\’effort qui ne produit pas des efforts d\’allègement de la pénibilité et de la souffrance de l\’homme ne fait pas le fort qui gagne sur la durée.

L\’effort ne doit pas être une étoile filante mais une lune.

Chacun doit travailler pour vaincre ses risques afin d\’élargir le champ de son indépendance et de son autonomie.

L\’addiction et l\’asservissement sont les pires ennemis de l\’homme et il en est de même pour un Etat.

Le culte de l\’irresponsabilité induit l\’irrespect collectif et bouche les horizons de l\’espérance.

Chacun doit se ressaisir. L\’Afrique de demain ne doit pas être cette Afrique sans éthique que nous avons aujourd\’hui. Changeons le cours de l\’histoire pour changer nos perspectives. C\’est maintenant ou jamais. Ceux qui ne tiendront pas compte de ce message d\’observation et d\’expérience nous donneront un jour raison ici ou là-bas.

L\’Afrique ne doit pas être le cratère volcanique du monde dans les prochaines années par la prolifération des brasiers. Vous êtes avertis maintenant.

Professeur Simon-Narcisse TOMETY

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