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Citoyenneté et religion au Bénin/ A la rencontre des pouvoirs: \ »27 mots-clés à retenir de cette rencontre en 2018 entre le président Talon et l\’épiscopat\ » Tomety

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Citoyenneté et religion au Bénin : à la rencontre des pouvoirs

On oublie trop souvent que le pouvoir spirituel est le pouvoir de tous les pouvoirs parce que c\’est le spirituel qui fonde l\’état d\’esprit (raison) et l\’état d\’âme (émotion). Et c\’est là que la bataille des hommes commence, se joue et s\’achève à travers les rivalités entre Éros (pulsions d\’amour, d\’inclusion et de vie) et Thanatos (pulsions de haine, d\’exclusion et de mort).

Vingt-sept (27) mots-clés à retenir de cette rencontre en 2018 entre le président Talon et l\’épiscopat.

  • Pouvoir exécutif
  • Pouvoir religieux
  • République laïque
  • Débatteur
  • Dieu
  • Dieu n\’a pas de religion
  • Foi
  • Réformes
  • Religions
  • Concertation
  • Dialogue
  • Prières
  • Paix
  • Citoyenneté
  • Corps constitués
  • Pauvreté
  • Misère
  • Éradication
  • Carte sécuritaire
  • Sécurité alimentaire
  • Travail
  • Manipulations politiques
  • Mensonges
  • Intoxications
  • Vie
  • Moyens de chantages
  • Espérance.

\ » Je suis un débatteur. Je n\’ai pas peur de débattre \ » Patrice G. A. TALON

Leçon que je tire de cette rencontre pour ma propre gouverne.

Pour être compris et suivi, il faut considérer que nul n\’est une île. On a beau être un génie, personne n\’arrive à appréhender une réalité dans toutes ses dimensions factuelles et prospectives. Les choses les plus simples ont leurs complexités et complications qui se révèlent à l\’ouvrage à travers leurs limites imprévues et insoupçonnées.

D\’ailleurs, beaucoup de conseillers d\’un chef d\’État se trompent à longueur du temps tout comme lui-même peut se tromper d\’appréciation d\’une réalité quelle que soit sa vigilance. C\’est humain et il en sera toujours ainsi, et davantage lorsqu\’il s\’agit de transformer les hommes à travers leurs mentalités, leurs perceptions, comportements et personnalités.

Les réformes peu ou pas collaboratives souffrent généralement d\’un déficit de vérification du système des implications. On reforme pour modéliser le fonctionnement d\’une société sur la durée. Ce qui requiert une grande pédagogie, des réformateurs honnêtes et capables de dialoguer pour réorienter au besoin la théorie du changement.

Certes, il y a des reformes faciles avec des changements observables appelées réformes à impacts rapides et des réformes qui demandent un temps long et de dialogue pour impacter durablement avec de gros efforts d\’évaluation et de capitalisation normative pour monter à l\’échelle. Ces réformes lourdes demandent de l\’expérimentation avec une pédagogie de la progressivité.

Si on mélange les réformes à impacts rapides avec les réformes à impacts lents en voulant changer la société par les lois et la peur, alors vous réformez pour le temps d\’un régime politique et non pour le temps d\’une société. C\’est cette confusion des temps de réformes qui nuit au processus de changement sur la durée. Et quand, on affirme que toute réforme est sujette à des résistances au changement, ce n\’est qu\’une vérité relative.

Il est plus facile de transformer la valeur paysagère par les systèmes de production, les routes et les points d\’eau. Il est très simple aussi de fabriquer des opposants parce qu\’ils sont critiques envers un régime.

Il vaut mieux avoir des gens qui vous critiquent à visage découvert que ces hypocrites qui vous accompagnent pour se sucrer. Un opposant politique et un intellectuel philosophiquement insoumis constituent des sources d\’enrichissement d\’une gouvernance publique. Pourquoi doit-on les criminaliser au point d\’en faire des ennemis de la république?

Quand nous passons en revue les discours, les comportements et les pratiques de la classe politique, des syndicats et de la société civile au Bénin depuis la conférence nationale de 1990, ce sont les mêmes avec leurs affidés qui gèrent rotativement, directement ou indirectement ce pays avec une roublardise à peine masquée.

Ce que les réformes publiques doivent imposer au Bénin pour en faire une religion c\’est la PUDEUR et le DÉSINTÉRESSEMENT dans l\’exercice des fonctions politiques et politico-administratives.

Notre souhait est que, pour le reste de son mandat, monsieur Talon fasse la trajectoire du président débatteur au président de dialogue et de coconstruction, et tant mieux, si pour clôturer ses 10 ans au pouvoir, il se révélait comme un président démocrate avec une plus grande ouverture. Alors, il pourrait être perçu à travers le prisme d\’un humaniste qui sait écouter son peuple, tolère la contradiction et dialogue dans le respect mutuel avec ses opposants sans chercher à les infantiliser et à les diaboliser. C\’est toujours celui qui a le pouvoir qui doit tendre en premier ses bras et ouvrir le portail de son coeur pour accueillir les enfants mécontents de la patrie.

Le président Talon pourra-t-il surprendre par cette réforme révolutionnaire de son coeur? Est-ce que ses conseillers et ses ministres seront à l\’aise avec cette pédagogie de la fraternisation du Bénin? Attendons de voir!

Pourquoi ces questions évidentes doivent interpeller ? Il faut faire la paix et compromettre l\’insécurité pour prévenir la guerre. Les temps sont mauvais aux plans mondial, africain et béninois. C\’est la fin des certitudes et de toutes les certitudes en matière de planification et de programmation du développement.

Aucun régime politique n\’a de réponses à tout. Face au terrorisme et à la vie chère, la parole du président, de son gouvernement et de la mouvance présidentielle ne suffiront jamais. Face à ces deux crises majeures, il faut un sursaut collectif. Cet engagement collectif du peuple relève d\’une pédagogie de la fertilisation croisée qui oblige à se concerter, à dialoguer et non à vouloir tout imposer en méprisant la lumière et les ferments des autres.

Nous avons bon espoir que demain sera un jour nouveau auréolé d\’une bonne surprise pour la paix, le premier facteur de développement.

Professeur Simon-Narcisse TOMETY

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