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Élaboration des lois suicidaires: Le professeur Tomety compare les parlements africains à des boulangeries

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Les parlements et les boulangeries en Afrique

Il n\’y a de puissance publique que là où prévalent la vérité, la justice, le respect de soi et de la dignité humaine avec la négation de la vengeance.

Si le monde de l\’intelligence parfaite se limitait principalement aux juristes, aux politologues et aux politiciens, ça se saurait depuis la nuit des temps.

Le monde est en déclin avec un mal-être des peuples à cause de ces gens-là qui passent le temps à manipuler sans respect pour leurs peuples et principalement sur la base de considérations livresques plutôt que de stimuler le dialogue avec ces peuples pour la coproduction des dynamiques de changement social.

Ils n\’ont pas le temps à perdre sauf durant les campagnes électorales pour l\’achat des voix afin de se faire élire avec le pompeux titre de représentants du peuple aidés de quelques opportunistes se disant experts. La sagesse recommande en Afrique de voir d\’abord le patriarche et le sage avant d\’ouvrir le livre puis la bouche.

Les Africains, pour une bonne part, adorent le pouvoir et décider à la place des autres : la féodalité moderne ou le pouvoir concentrationnaire. Le mal est profond et rares sont ceux qui vont à l\’école des anciens du village et des quartiers de ville pour enrichir leurs mémoires vives d\’un bon profil historique de chaque réalité.

La mémoire du présent c\’est le passé et cela demande le dialogue intergénérationnel. Chaque continent, chaque pays et chaque aire culturelle ont leurs façons de conserver le passé, de vivre le présent et de projeter le futur.

La mondialisation n\’est pas du copier -coller, du mimétisme des systèmes culturels des autres et un complexe d\’infirmité envers d\’autres systèmes alléchants que certains prennent pour le référentiel de modernité.

C\’est bien de vouloir imiter ceux que certains Africains appellent les GRANDS PAYS, alors qu\’ils ne sont même pas capables de formuler des pensées politiques pour canaliser leurs lignes d\’action. Ils n\’ont même pas d\’offre politique éducative pour élever le niveau de conscience collective et pourtant certains se disent hommes et femmes politiques.

Depuis 60 ans, nous sommes dans les mêmes errements et erreurs, et les réformes des systèmes partisans ne sont que des gadgets. Ça doit interpeler la gravité de cette errance sans fin qui fait penser au nomadisme dans le pastoralisme avec tout le respect que nous devons à nos éleveurs. Ces derniers doivent aussi s\’ajuster pour revoir leur système extensif qui n\’est plus totalement en phase avec les stratégies d\’adaptation aux changements climatiques.

Tout change mais pour qu\’un peuple change, les dirigeants africains doivent être les premiers qui ont sincèrement changé déjà et dans le bon sens.

Alors les députés ont les mêmes gestes que les boulangers à savoir enfariner et produire sans arrêt du pain sans contrôle de qualité et peu importe la quantité des invendus.

Et les invendus, ce sont ces lois superficielles produites dans la précipitation sans consultation démocratique, mots qui dérangent et fâchent les experts en stratégies de contournement de la réalité et de l\’évolution des systèmes de valeurs.

La loi est dictatoriale quand elle est produite dans un élan de dictature pour tout imposer sauf à soi-même.

L\’Afrique se meurt dans la conscience des Peuples africains et le panafricanisme doit devenir la nouvelle philosophie politique pour restaurer l\’humanisme par la gouvernance démocratique axée sur la satisfaction des besoins des peuples et non seulement sur la satisfaction du confort matériel des élites politiques et économiques africaines. C\’est pourquoi le contrôle politique doit être distinct du contrôle citoyen.

Malheureusement, aucune loi spécifique n\’organise le contrôle citoyen car les acteurs politiques et ces faux technocrates qui envahissent les chaînes décisionnelles publiques ont peur de la transparence et du dialogue. Maintenir les peuples dans la somnolence pour le priver du droit de voir, d\’entendre et de parler afin de réagir et d\’agir dérange la classe politique aveuglée par les délices de la corruption et de l\’enrichissement illicite avec des détournements massifs de deniers publics, des connivences merdiques avec des sociétés multinationales…

Si la politique est comparable à des comportements déviants dans l\’opinion publique, c\’est bien là le fond du problème.

Une seule intelligence ne fera jamais l\’intelligence collective de tout un peuple, quelles que soient sa surbrillance et sa force.

Professeur Simon-Narcisse TOMETY

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