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Candide Azannaï: \ »La réalité de la gouvernance du développement durable est donc totalement biaisée à travers l’allocution du Président TALON lue par visioconférence à l’endroit de la 76e Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies\ »

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Au sujet de l’Allocution du Président Patrice TALON à la 76e Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies: Le Bénin n’est plus un pays exemplaire , c’est regrettable.

( A l’Attention de l’ensemble du Corps diplomatique, de la Communauté Nationale et Internationale )

Le 24 septembre 2021, Madame Mariam CHABI – TALATA a lu en le citant une allocution que le Président Patrice TALON l’a chargée à ses dires de délivrer à la 76è Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies.
D’entrée, nous suggérons à chaque citoyenne et à chaque citoyen béninois qui n’avait pas eu connaissance de cette allocution de Patrice TALON d’en prendre patiemment connaissance.

Si le thème de cette 76e Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies est à juste titre « Construire la résilience par l’espoir pour se remettre de la Covid-19, reconstruire durablement, répondre aux besoins de la planète, respecter les droits des personnes et revitaliser les Nations Unies », il est malheureusement fort regrettable que l’allocution du Président TALON manque de sincérité et de véracité.

L’allocution du Président Patrice TALON lue par Madame Mariam CHABI – TALATA est une condamnable prise de liberté avec la triste réalité sous laquelle ploie quotidiennement le commun des béninois du fait de la déviance despotique du pouvoir dit la rupture dont Monsieur Patrice TALON est l’incarnation.

Sur les droits de l’homme, la démocratie béninoise chèrement acquise est depuis quelques années dangereusement mise à mal par le pouvoir en place tant au plan des droits de la personne que celui de la gouvernance politique et sociale.

Voulant se donner l’image d’un pays exemplaire sur la scène internationale, ce qui est loin d’être effectif, le pouvoir a, entre autres, affirmé à la tribune de l’ONU que le Bénin, sur la base de ses « réformes politiques », l’organisation du système partisan, la bonne gouvernance…garantit la jouissance des droits de la personne.
De quelles réformes et de quelle garantie parle-t-on ?
Qu’il vous souvienne que lesdites réformes ont, du jour au lendemain, dévoyé et transformé les élections législatives et présidentielles jadis considérées comme des échéances démocratiques où les citoyens exprimaient librement leur suffrage aux candidats de leur choix en des nominations obscurantistes d’occupants illégitimes et illégaux, installés sous forte présence militaire et qui occupent abusivement les sièges du Parlement béninois depuis 2019 .
Le mandat présidentiel également se trouve conçu pour être confisqué aussi longtemps que le désirera l’inspirateur de ce type nouveau de coup d’Etat constitutionnel qui sévit actuellement en République du Bénin !
Les collectivités territoriales ne sont plus librement dirigées par des conseils régulièrement élus mais par des affidés du pouvoir plutôt nommés .
Ce dernier temps, l’avidité despotique du pouvoir dit de la rupture s’emploie à réduire les prérogatives de ces « mal cooptés » en peaux de chagrin.
La République du Bénin, a malheureusement renoué avec l’ère des simulacres électoraux, marque de fabrique des régimes de dictature.
Depuis lors, les critères d’élection pluraliste et démocratique reconnus par les instances régionales et universelles sont allègrement foulés aux pieds.

Aujourd’hui c’est le règne de l’exclusion totale et sans la moindre concession de toutes les forces politiques, de toutes les voix dissonantes et hostiles aux réformes politiques pourtant révélées mortifères du pouvoir TALON, avec à la clé, la restriction stricte des libertés publiques, le contrôle des mass média, l’embastillement des voix critiques, les bourrages d’urnes, le recours excessif à la force et à l’utilisation des armes à feux, les violences, les arrestations arbitraires, les enlèvements en pleines rues d’opposants politiques par des agents des forces armées et de sécurité encagoulés et les tueries massives d’innocentes victimes…

En ce qui concerne la garantie des droits de la personne, doit-on encore rappeler que des dizaines de nos compatriotes sont en exil et d’autres dans les geôles en réalité pour des motivations politiques ?
De mémoire du Béninois de l’ère démocratique, il n’y a jamais eu un tel recul qui n’est ni plus ni moins qu’un virage dictatorial.

Avant et pendant ces dérives et excès qui perdurent encore et auxquels ont participé des éléments de l’Armée sous les ordres personnels du Président TALON ( confère les déclarations publiques de son Ministre des Affaires Étrangères, Aurélien AGBENONCI devant le Corps diplomatique accrédité à COTONOU en pleine crise de prolongement sectaire du mandat présidentiel en avril 2021 ), à l’instar de plusieurs formations et personnalités politiques et de la société civile, nous avons à plusieurs reprises saisi certaines des grandes Chancelleries , des Institutions Internationales représentées en République du Bénin.
Nous en avions tenu informé plus d’une fois, Monsieur Mohamed IBN CHAMBAS, Représentant personnel du Secrétaire Général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest; notre dernier Mémorandum à l’endroit de ce dernier est celui du 09 février 2021 suite à la correspondance Référence : 039/JK/AFD/CR/COORD.SNU-2021 COTONOU, 03 février 2021, remis en mains propres à COTONOU par l’Honorable Jules GNAVO , Chef de Délégation de la Coordination Exécutive Nationale de la Résistance Nationale.
Ce Mémorandum renseigne à suffisance que le Bénin sous Patrice TALON est une dictature despotique, un déni de l’Etat de droit.

Il est malsain et abusivement abject de faire accroire à la Haute tribune de la 76e Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies que le Bénin est encore une démocratie depuis l’accession au pouvoir de Monsieur Patrice TALON et que les Droits de l’Homme ont encore un sens dans ce pays, le nôtre.

Sur la construction de la résilience relativement à la pandémie de la Covid-19, les premiers malheurs des populations béninoises ont été provoqués par la dégradation de la gouvernance sociale qui a poussé la quasi totalité des femmes et des personnes vulnérables dans la précarité sociale.
Le Bénin sur le plan social devient au jour le jour un pays de mendicité au sens propre du terme.

La gouvernance sociale si tant vantée faussement devant la 76e Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies est dans la réalité en dégradation très avancée avec les effets de la mauvaise gestion de la pandémie de Covid-19, la paupérisation des populations, l’absence de protection sociale digne du nom, les déguerpissements sauvages des pauvres gens, les destructions massives d’emplois et de la mise en place des politiques publiques laissant en rade des millions de nos concitoyens.

En ce qui est strictement relatif au Covid-19 , les béninois ont été stupéfaits depuis fin mars 2020 de retenir du Président TALON qu’ils sont laissés à leurs sorts car le Bénin à l’écouter ne disposant pas de ressources, les béninois dans leurs larges majorités arrivent à peine à donner la popote avec l’argent de la veille . L’approche officielle de gestion de la pandémie du Covid-19 au Bénin reposait exclusivement sur un protocole pourtant jugé comme l’équivalant d’un placebo par l’opinion dominante dans la communauté scientifique internationale.
Pendant ce temps, tout le Peuple Béninois était informé de la disponibilité de la solidarité de la Communauté internationale .

Devant cette auguste organisation qu’est l’ONU, il a été affirmé dans l’allocution du Président TALON que des subventions de milliards de FCFA ont été octroyées aux personnes et aux entreprises dont les activités ont été impactées par la pandémie de Covid-19. Ce qui est une pure galéjade.
De quelles entreprises ? De quelles personnes ? Et après quels tollés n’ont pas été les cris de désespoir de nos populations, de nos avertissements ? Un simple audit indépendant peut éclairer les orientations sélectives desdits octrois !
Car même s’il est vrai que certains se sont inscrits sur les plateformes qui y sont tardivement dédiées, l’on est en droit de s’interroger sur l’impact réel de cette mesure sur les couches laborieuses de notre pays dans la mesure où beaucoup de personnes considèrent qu’elles n’y sont pas concernées ?
Il est convenable pour le pouvoir de s’inspirer des approches plus ciblées prenant en charge plus de personnes sans quoi le fossé entre lui et la population va se creuser davantage.

Sur le développement durable, le pouvoir enfonce sous l’appétit effréné du coton, le Bénin dans une économie de dégradation du sol. Cette exagération dans l’agriculture de dégradation des terres est nuisible à la gouvernance de l’environnement qui devrait servir de repère à toute politique de développement durable.

Si ce n’était pas dans l’intérêt de ses anciennes affaires dont la gestion est aujourd’hui apparemment quasi aux mains de ses proches, l’allocution du Président TALON sus – évoquée devrait tirer la sonnette d’alarme contre, le recours à l’épandage excessif de pesticides ( glyphosate ), l’utilisation répandue des produits phytosanitaires, la production intensive de coton conventionnel dans l’agriculture béninoise comme ayant de graves répercussions négatives sur la santé et l’économie des agriculteurs, sur des populations en général , sur l’intoxication alimentaire, sur les pertes d’animaux d’élevage, sur la pollution des eaux souterraines et de surface, mettant en péril les ressources halieutiques, sur l’avancée de la désertification, sur la dégradation de l’ensemble de la faune et de la flore, sur les impacts environnementaux en général…

La réalité de la gouvernance du développement durable est donc totalement biaisée à travers l’allocution du Président TALON lue par visioconférence à l’endroit de la 76e Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies.

En ce qui concerne les besoins de la planète et en guise de conclusion, la vacuité de l’allocution du Président TALON sur ce centre d’intérêt de la thématique de la 76e Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies met en exergue les limites du pouvoir dictatorial dit de la rupture quant aux grands défis et enjeux auxquels est exposée l’humanité et qui interpellent plus que d’autres nations, celles vulnérables parmi lesquelles la nôtre.
Face à ces défis et enjeux, notre planète n’a pas besoin des apprentis dictateurs qui contestent le caractère inaliénable, interdépendant et universel des droits de la personne consacrés par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, des gouvernants qui se rebellent contre les décisions de justice et qui sont des menaces inacceptables pour la crédibilité des institutions nationales et surtout celle des institutions internationales de justice et des droits de l’homme.
Le monde n’a pas besoin des gouvernements qui tripatouillent les Constitutions à des fins personnelles et privées et qui ordonnent le rapt d’opposants politiques contestataires de la gouvernance par la terreur, qui poussent à l’exil et qui dépossèdent les rivaux politiques et économiques potentiels ou en acte.

L’humanité n’a pas besoin de ceux qui dégradent l’Etat de droit, l’Etat social et qui brouillent toute transparence sur la gestion des ressources publiques et qui polluent et dégradent l’Environnement.

L’humanité a besoin de se débarrasser des dictatures oppressives et des pouvoirs et régimes terroristes d’un tel acabit qui par le recours à la force militaire et à l’utilisation des armes à feu sèment la terreur politique, économique, sociale et environnementale comme c’est présentement le cas en République du Bénin.

L’allocution de Monsieur TALON, \ »Président de fait\ » de la République du Bénin, un Président qui a instauré abusivement un État illégitime et sans le moindre crédit, n’engage en rien la Nation béninoise éprise de Paix, de la Démocratie, de l’Etat de droit et de la Solidarité internationale.

Cotonou, le 29 septembre 2021.

Candide A M AZANNAÏ
Ancien Ministre, Porte Parole du Gouvernement,
Ancien Ministre Délégué, Chargé de la Défense Nationale,
Coordinateur Exécutif National de la Résistance Nationale.

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