Le débat sans fin sur l\’ONASA au nom de la faim des populations
La dissolution de l\’onasa est une erreur. Si l\’onasa est mal géré et un gouffre financier, cette appréciation reste valable pour toutes les administrations béninoises. Doit-on privatiser ou faire disparaître l\’administration publique?
Un pays d\’eau qui n\’est pas capable de constituer six mois de réserve alimentaire pour nourrir ses enfants, c\’est une faute lourde inadmissible et indéfendable.
La continuité de l\’offre de services publics en alimentation est un droit basique pour ceux qui ont lu la théorie des besoins encore appelée la pyramide de Maslow..
Dommage pour le Bénin que les statistiques agricoles ne puissent être auditées. Si la production cotonnière est bonne et qu\’on vienne nous dire que celle des vivriers surtout du maïs est mauvaise, il y a un problème sérieux qui se pose. Qu\’est que le maïs sous coton est devenu au Bénin? Le faux débat du commerce transfrontalier des vivriers me fait honte. Pour avoir coordonné l\’élaboration du livre blanc et de la politique nationale des frontières, on ne peut pas me manipuler en considérant que je suis un ignorant sur cette problématique du commerce transfrontalier des vivriers.
J\’ai pratiqué deux Directeurs Généraux de l\’Onasa dont monsieur Napporn puis monsieur Afanou. Ce sont des cadres honnêtes et patriotes qui avaient bien géré l\’onasa en leur temps pour disponibiliser le maïs dans toutes les communes à des prix raisonnables.
Réformer ce n\’est pas que liquider. C\’est aussi restructurer pour garantir la continuité de l\’offre de services publics alimentaires durant les périodes de disettes.
On aurait pu restructurer au lieu de faire disparaître l\’onasa. C\’est une faute lourde du gouvernement surtout dans un contexte d\’agriculture pluviale et de changements climatiques. C\’est une imprudence.
Je suis contre cette mesure de disparition de l\’onasa et j\’assume ma position sans la moindre hypocrisie.
professeur Simon-Narcisse TOMETY